« Empowerment » et leadership pédagogique

Je suis en train de préparer mon intervention de jeudi matin à l’assemblée du printemps des directrices et des directeurs d’études du secondaire qui a lieu à Sherbrooke. Je co-anime en compagnie de Mme Vivi Koffi, coauteure de « Quand l’école se prend en main« . Le contenu de nos présentations se trouve sous l’hyperlien ci-bas. Nous avons choisi une formule d’alternance dans nos interventions; quatre thèmes, où Mme Koffi apporte les éléments théoriques supportés par un « Power Point » et où je poursuis avec autant d’exemples sur le terrain. Nous avons prévu chacun quatre interventions de dix minutes et une période d’échanges à la fin…
Tout en me préparant, « je tombe » sur ce billet de Sebastian Fiedler: « The dream of people-to-people communication… » Voici un extrait évocateur:
« Individuals and groups should be « empowered » to collaborate, create, design, share, communicate, and learn together. (…) Personal Webpublishing and Weblogging technologies help us to re-conquer some of the space that had been lost to the corporate world and a tech-elite happily engaged in their self-referential games while handing down their « gift-wrapped » consumer products. »
Encore plus signififiant dans le contexte de notre présentation et de l’intégration des technologies est ce texte de Gerhard Fischer cité par Sebastian: « Making Learning a Part of Life: Beyond the « Gift Wrapping » Approach of Technology. » Voici cinq postulats sur lesquels il fonde ses théories éducatives (traduction libre):
« * Apprendre est un processus de construction de connaissances, non pas de mémorisation ou d’absorption.
* Apprendre est « dépendant de la connaissance »; l’apprenant utilise ses connaissances antérieures pour en construire de nouvelles.
* Les apprentissages sont fortement liées à la situation dans laquelle ils prennent place.
* Les apprentissages ont besoins, pour devenir signifiants, d’une diffusion cognitive qui requiert connaissance « dans sa tête » associées à la connaissance « dans le monde ».
* Le processus d’apprentissage est influencé autant par des enjeux motivationnel que cognitif. »
Le texte est savoureux à souhait. Il date de 1997 ! Je ne peux m’empêcher de citer ces mythes répertoriés par M. Fischer:
«  Computers by themselves will change education. There is no empirical evidence for this assumption based on the last 30 years of using computers to change education (such as computer-assisted instruction, computer-based training, or intelligent tutoring systems). Technology is no « Deus ex machina » taking care of education. As mentioned before, making slides available over the World-Wide Web rather than giving paper copies to students can be valuable, but will not change education. Instructionist approaches are not changed by the fact that information is disseminated by an intelligent tutoring system.
Information is a scarce resource. « Dumping » even more decontextualized information on people is not a step forward in a world where most of us already suffer from too much information. Instead, technologyshould provide ways to « say the ‘right’ thing at the ‘right’ time in the ‘right’ way. »
The content, value, and quality of information and knowledge is improved just because it is offered in multi-media or over the WWW. Media itself does not turn irrelevant or erroneous information into more relevant information. We must create innovative technologies (such as simulations, visualizations, critiquing, etc.) to let people « experience » knowledge in new ways.
« Ease of use » is the greatest challenge or the most desirable goal for new technologies. Usable technologies that are not useful for the needs and concerns of people are of no value. Rather than assuming people should and will be able to do everything without a substantial learning effort, we should design computational environments that provide a low threshold for getting started and a high ceiling to allow skilled users to do the things they want to do.
The « Nobel Prize winner » myth: Every school child will have access to a Nobel Prize winner. This was one of the selling points for the information superhighway. While this argument is true (or will be true soon) at the level of technical connectivity, it is doubtful that Nobel Prize winners will look forward to getting a few thousand e-mail messages a day.
The single or most important objective of computational media is reducing the cost of education. Although we should not ignore any opportunity to use technology to lessen the cost of education, we should not lose sight of an objective that is of equal if not greater importance: increasing the quality of education. »
Merci Sebastian…


Atelier composé d’interventions de dix minutes en alternance, Vivi Koffi et moi-même. Ma contribution est développée dans le texte qui suit. Le « Power Point » de Mme Koffi est publié ici.
Intervention sur le contexte:
– Susciter l’adhésion positive des enseignants;
– Gestion d’hier et gestion d’aujourd’hui;
– S’approprier les concepts, les fondements de la réforme scolaire;
L’exemple d’une pratique que je pourrais développer ici est en lien avec l’arrêt des réunions d’information descendante; dès le début de notre appropriation de la réforme, j’ai pensé animer « mon » personnel comme je voudrais qu’ils animent leurs élèves… En pédagogie ouverte et innovante ! J’ai donc investi dans le contenant de mes rencontres tout en ne perdant pas de vue le contenu… Je me suis employé depuis trois ans à toujours utiliser des techniques d’animation transférables dans leur enseignement tout en objectivant au sortir des réunions, ce qu’on avait fait, comment on l’avait fait et à quoi j’ai dû renoncer comme « pourvoyeur » d’informations (ou connaissances). De cette façon, il est devenu évident que ma capacité d’influence a augmenté en partageant le pouvoir relié au contenu des réunions et journées pédagogiques. Je terminerai en nommant les différents rôles que chacun a joué (incluant moi-même) en se formant tout en les « occupant » au moyen de leurs forces (chacun a des prédispositions dans un domaine et des défis dans un autre) et de ses appréhensions. De cette façon, les membres du personnel ont compris plusieurs principes du travail coopératif et ont eu plus de facilité à « faire apprendre » de cette façon en classe. Réaliser qu’on peut faire beaucoup plus de travail en groupe que par des stratégies « du haut vers le bas », a été « un gain » dès plus appréciables… Je crois avoir fait la démonstration que je pouvais avoir un certain pouvoir d’influence par mon droit de parole lorsque je n’anime pas et que je ne suis qu’un simple participant. Autrement, je place en avant, mon devoir d’être encore plus au service du groupe lorsque j’anime. Cela permet de voir plus clair dans le « pouvoir de l’argument » et dans la préparation d’une leçon, d’un cours ou d’une réunion…
Intervention à propos des facteurs critiques de succès:
– Faire face au changement de paradigme;
– Faire l’inventaire des différentes sortes de collaborateurs (les preneurs, ceux qui demandent à voir et les résistants);
– Identifier les barrières;
– Susciter l’émergence d’une vision commune de la réussite scolaire;
Ici, je pourrais nommer comment on en est venu à adopter une vision commune à partir de « notre culture », au départ, d’une classe par niveau chacun de son côté. Énoncer cette vision : que les apprenants les plus reconnus de notre école soient les membres du personnel… Par les technologies, développer une culture de réseau et travailler à partir d’outils collaboratifs (serveurs de fichier, travail en demi-journée par cycle, partage d’expertise, gérance commune par cycle du budget d’achat du matériel pédagogique utilisé par les élèves, co-formation, etc.). L’exemple le plus « prenant » vient de cette journée pédagogique où on a « fait les enfants » de la maternelle avec les enseignants de ce niveau pour réaliser qu’ils étaient les mieux placés (pour nous aider) en ayant développé des pratiques ouvertes puisque les enfants ne peuvent les écouter attentivement plus de dix minutes sans « zapper » ou « perturber ». Réaliser que « les plus experts » dans notre groupe étaient les moins « glamours » du groupe a été une grosse prise de conscience compte tenu du paradigme habituel dans une école. Je pourrai les interpeller sur qui sont « les négligés d’hier » de leur milieu? Ce sont peut-être les « champions de demain » ???
Intervention sur la gestion mobilisatrice:
– Construire la confiance;
– Établir un contrat psychologique;
– Susciter la cohésion de l’équipe-école;
– Cultiver l’engagement;
– Faire croître le sentiment d’appartenance;
– Utiliser l’empowerment ou l’habilitation: « mettre en puissance les personnes ou les équipes en leur donnant le pouvoir de décision finale pour les projets ou les problèmes qui les concernent« .
Nommer des pratiques qui « cadrent » l’empowerment: de l’autorité du d.g. à la responsabilisation des enseignants. L’exemple de la construction de nos bulletins (outils de communication) où je me suis occupé du cadre (autant communications traditionelles que portfolio) et les enseignants, par cycle, se sont occupés du contenu…
-Choisir ses batailles (nommer lesquelles j’ai menées et dans lesquelles je ne me suis pas embarqué) et les objets de batailles des autres: Enlever du centre de la table des controverses qui ne valent pas la peine et laisser celles qui peuvent finir par déboucher sur des consensus ou des libérations…
-Équipe : but commun et communication efficace… (nommer des exemples de communication efficaces dans l’école entre direction et personnel et avec les parents… utilisation du courriel à grande échelle, de ce cybercarnet, etc.)
-L’exemple du perfectionnement. Au lieu d’être celui qui « affecte », je suggère à tous, mais je mets en place une forme d’imputabilité du genre « obligation de ramener au groupe et capacité de réinvestir au retour… » J’en permets plus à ceux qui réinvestissent et qui redonnent !
Intervention « pour surmonter les embûches »:
– Développer la culture collégiale;
– Favoriser le travail collaboratif;
– Chercher à diminuer les conflits ou favoriser des approches pour les résoudre;
Reste-t-il du temps à ce moment-ci ? Je pourrais nommer quelques conflits stériles que j’ai vécus au secondaire et comment mon vécu au primaire m’aiderait maintenant… Exemple: les sorties de cours (exclusions du cours) systématiques comme moyen de gestion disciplinaire, « j’attaquerais » cela par la différenciation pédagogique. La question des trous dans les horaires qui « donnent » des demi-journées de « congé » par la valorisation de travailler par cycle. Trouver une stratégie pour « donner les meilleurs horaires » à ceux qui planifient en équipe peu importe les regroupements… Pas prendre les conflits de front mais par la résolution de type « gagnant-gagnant », etc. Je pourrais aussi attirer l’attention des participants sur l’atelier préparé pour les enseignants en Estrie et celui présenté à l’AQUOPS, la semaine dernière. Ce faisant, je pourrais démontrer des exemples de pratiques collaboratives !
Citation pour la fin: « Le mieux est l’ennemi du bien » ! (Cette maxime semble être attribuée à Jacob Nielsen, datant de 1993)

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