Retour d’un séjour inspirant à Timmins

Les participants à la formation de ce matin, à l’École Thériault ont été animés par deux intervenants qui ont «tapé sur le même clou»: le développement des compétences en littératie chez les garçons nécessite la différenciation pédagogique de la part des enseignants. La journée a commencé avec l’intervention d’une enseignante de l’école qui nous présentait deux démarches/outils proposés par le ministère ontarien de l’Éducation, «Moi, lire? Tu blagues!» et «Quad9». J’avais entendu parler en bien de ces initiatives lors de mon séjour à Toronto en février dernier. C’était vraiment intéressant ce matin de voir une enseignante animer ses pairs. Non seulement a-t-elle bien rapporté l’information suite à la formation reçue, mais le partage avec ses collègues était beau à voir… Ça peut paraître anodin, mais je leur ai souligné que ce n’est pas dans tous les milieux où on peut voir une telle collaboration. Trop souvent, une collègue n’a pas «la permission» de rendre au milieu ce qu’elle a appris et le contenu des efforts ministériels reste en friche. Dans le cas présent, j’ai senti un réel désir de la communauté de lui faciliter les choses; dans ce contexte, l’activité a des chances d’avoir des répercussions jusque dans la salle de classe. C’est le signe d’un milieu ouvert et orienté vers la recherche des meilleures pratiques.
En deuxième partie, j’avais 90 minutes pour présenter mon témoignage sur l’utilisation des nouvelles technologies et ses impacts sur la réussite des garçons. Je laisse ici les diapositives (1 mo.) utilisées au cas où des gens de Timmins repasseraient par mon blogue (puisque ceux qui me lisent commencent à assez bien connaître ce matériel). Cette rencontre a davantage porté sur les impacts pédagogiques de l’arrivée des natifs dans les classes; surtout quand il s’agit de garçons. Je crois que mes observations sur ce qui fait mieux réussir les garçons ont été bien reçues puisqu’elles ont fait l’objet de partage et d’échanges. Bien qu’il ne faille pas en faire des absolus, ces éléments peuvent inspirés des comportements et des attitudes, en classe. Je laisse aussi l’hyperlien qui mène à mes signets del.icio.us sur la réussite différenciée des filles et des garçons au cas où on voudrait aller consulter des sources et des auteurs qui ont travaillé sur ce domaine de recherche.
Je retiens de mon passage dans cette communauté que la mentalité des gens du Nord de l’Ontario est très ouverte. Les gens sont habiles pour nommer ce qui les caractérise et j’ai été impressionné par quelques témoignages des causes qui expliquent cet état de fait: «Nous sommes loin des grands centres et nous savons que nous avons besoin les uns des autres ce qui nous rend plus ouverts entre nous; les gens superficiels ont peine à s’intégrer…» Aussi, je retiens les inquiétudes reliées aux usages numériques. Les gens ont exprimé jusqu’à quel point les communications «en présence les uns des autres» ne seront jamais remplacées par celles, nouvelles et virtuelles, qui peuvent revêtir une certaine authenticité, mais qui comportent des pièges aussi. Je crois que ces réactions sont normales dans des lieux où chacun souhaite que la communauté demeure sensible à entretenir de bonnes relations avec son voisin avant de faire de même avec un inconnu de Singapour (pays pris au hasard ;-))
Enfin, je retiens aussi cette préoccupation de prendre les jeunes là où ils sont, garçons et filles, dans ce qui est plus facile et difficile pour chacun, mais de ne pas démissionner dans nos capacités de prof de faire cheminer les deux «genres» dans ce qui les rendra de meilleurs apprenants. J’ai bien aimé ce point de vue qui laissait entendre que les caractéristiques présentées étaient à considérer, mais ne devaient pas nous «paralyser» dans nos nécessaires interventions pour faire apprendre.
Je reviens à Québec en ce début de soirée, fasciné par ce court séjour en Ontario francophone. L’accessibilité du transport aérien permet de pouvoir rendre des services assez loin de chez soi sans hypothéquer ses énergies ou devoir investir des moyens hors du commun. J’ai pu travailler aux aéroports, dans les avions et à l’hôtel, dans des environnements parfaitement adaptés à mon rôle de consultant. J’ai pu donner et apprendre d’une communauté que je n’avais pas imaginé pouvoir visiter aussi facilement, voilà quelque temps; qui sait si nous ne continuerons pas d’échanger par le virtuel ou si je n’aurais pas d’autres occasions de rencontrer ces éducateurs attentionnés. Je remercie Mark Giroux de la chaleur de son accueil et surtout, de la qualité de sa présence de chef d’établissement.

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