Cédrika Provencher reste introuvable… Que faire?

Je suis revenu d’un séjour en famille dans un chalet plutôt isolé dimanche soir et j’ai bien vu aux abords de la 40 (près de la sortie du boulevard des Estacades) une grande affiche avec la photo d’une jeune fille, sa description et un numéro de téléphone à contacter. C’est que tout le Québec recherche Cédrika Provencher depuis mardi soir, le 31 juillet. Le peu de temps que j’ai passé à regarder TVA aujourd’hui, il était question des détails entourant cette disparition. Semble-t-il que serait diffusé bientôt un portrait-robot d’un homme qui aurait été vu en train d’aborder des jeunes enfants sollicitant leur aide pour retrouver un petit chien qu’il aurait perdu dans un quartier de Trois-Rivières.

Les probabilités sont fortes que Cédrika ait été enlevée par un prédateur sexuel. Si elle n’est pas retrouvée bientôt, plusieurs enfants de Trois-Rivières se feront montrer une photo d’un homme qu’on décrira en tant que pédophile pour savoir s’il n’aurait pas été vu, récemment (voir cette source). L’idée étant que plus on a de détails sur l’homme, plus on a de chances de le localiser et, par conséquent, de localiser la jeune disparue. J’imagine aussi que le portrait-robot sera montré abondamment dans tous les médias, sur plusieurs sites Web et affiché dans bien des endroits.

Je pense aux parents, à la jeune fille, à la famille et aux proches et je suis de tout coeur avec eux. Bien qu’il faille conserver le meilleur moral possible dans les circonstances, bien des émotions nous envahissent à l’idée de ce qui a bien pu arriver à l’enfant de neuf ans qui a eu la bonté, semble-t-il, de rendre service à quelqu’un qui demandait de l’aide. Que faire pour être utile en tant qu’éducateur en pareille occasion?

Je blogue ce soir sur le sujet avec beaucoup de résistance.

Réfléchir tout haut sur mon blogue sur n’importe quel sujet qui comporte un enjeu éducatif ne devrait pas me poser problème, mais il est si facile de tomber dans le «pathos»… Les gens de TVA qui carburent à fond sur cette «nouvelle» donnent l’exemple d’une utilisation, disons… à la limite de franchir le bon goût. Radio-Canada en parle et contribue à la cause sans tomber dans l’excès. Je ne voudrais pas contribuer par cette réflexion à tomber dans le piège de la dérape. Mais d’un autre côté, chaque parent qui entend parler d’une histoire comme celle-ci veut tout faire pour donner une chance à l’enquête de progresser. Retrouver la jeune fille demeure LA priorité. En parler autour de soi peut faire une différence, j’imagine…

J’ai un tempérament qui me porte à parler des sujets tabous à la maison, surtout quand il est question de sexualité. J’aime mieux poser des questions que donner des réponses, par contre. Et surtout, écouter les questionnements des jeunes parce qu’on peut les «écoeurer» très facilement. Les touts jeunes enfants encore plus. Commander aux jeunes enfants de ne pas suivre un homme qui demande de l’aide pour retrouver un chien qu’il aurait perdu est évident quand on sait que c’est un vieux truc chez les prédateurs sexuels.

Il faut bien le dire très fort. Mais parler des moeurs sexuelles déviantes de certains adultes commande le plus grand soin et la folie qui va s’emparer des médias dans les prochaines heures risque aussi de provoquer l’inverse de ce qu’on souhaite. Vouloir que nos enfants vivent une sexualité remplie de plaisir ne se construit pas à coup d’images dégradantes…

Si j’étais à Trois-Rivières ce soir, si j’habitais dans ce quartier, je crois bien que mon devoir de parent serait de préparer le terrain avec mon jeune enfant. Solidairement, je me devrais de questionner mon enfant à partir du portrait-robot. En même temps, j’essayerais de bien cerner le territoire de mon questionnement et m’en tenir à ce qui est essentiel. Une fois la question posée à savoir si ce visage dit quelque chose à mon enfant, j’imagine que ce serait la moindre des choses de demander si mon enfant fait le lien avec ce qui arrive avec la disparition de la petite Cédrika. Et à partir de la réponse, la conversation pourrait être bien courte si mon enfant ne me donne pas de signe de vouloir «en parler». Réviser certaines règles de base en matière de sécurité? Sûrement. Mais en faisant attention pour ne pas écoeurer mon enfant. Je voudrais qu’il se sente capable de se faire confiance, sans être téméraire ni trop aventurier; je voudrais qu’il puisse développer son jugement à partir des autres décisions qu’il a déjà prises pour se protéger dans sa courte vie. Je voudrais aussi lui expliquer les dangers que peut représenter un adulte du genre de celui qui prémédite un enlèvement d’enfant. Le genre qui sait ce qu’il doit dire pour gagner rapidement la confiance d’un enfant bien intentionné. Un prédateur sexuel n’attire pas sa proie avec de la drogue ou des dégueulasseries; il a tendance à dire ce que l’enfant veut entendre… ce qui complique bien des choses en matière de prévention.

Avant de terminer, je vais me permettre de dire (et je pèse mes mots le plus finement possible) qu’Internet n’a rien à voir avec cette disparition. Dans un billet précédent, je rapportais les paroles d’une collègue blogueuse qui disait que «les enfants courent plus de risques hors ligne qu’en ligne» et il faut répéter cette perspective en matière de sensibilisation à Internet. De fait, il y a bien des chances que La Toile s’avère plus utile que nuisible dans les efforts pour aider la famille de la jeune fille qui manque à l’appel et en matière de prévention. Mais bon… là n’est pas la question importante.

Que faire pour aider la jeune fille? Quoi faire pour venir en aide aux parents et à la communauté durement éprouvée par cette disparition?

Témoigner de notre soutien le plus total, certainement. Chercher un peu d’information dans la mesure de nos moyens, assurément. Ne pas téléphoner pour rien les enquêteurs (comme le disait Claude Poirier qui disait faire confiance à la police dans ce dossier) pour leur faire penser à quelque chose qui pourrait être fait, c’est sûr…
Et en profiter pour serrer fort dans nos bras nos enfants, leur dire qu’on les aime et que 99.9% des gens sont de bonnes personnes (comme l’a dit judicieusement le papa de Cédrika) et qu’au moindre doute, il faut chercher la présence de ses parents ou de d’autres adultes.

Occasion de témoigner notre solidarité, certes. Mais attention à la curiosité morbide. Une brève recherche sur Internet m’a permis de lire des blogueurs pour qui cette histoire est devenue une véritable obsession pour toutes sortes de bonnes et de mauvaises raisons. Les prochaines heures, les prochains jours peut-être risquent d’être éprouvants. Restons calmes et confiants même si à l’évidence, une jeune fille qui n’est pas rentrée à la maison depuis aussi longtemps n’annonce rien de bien rassurant. Faisons tout en notre possible pour aider la famille sans virer nos enfants et nos familles à l’envers. La jeune Cédrika mérite toute notre attention, mais les prédateurs sexuels ne méritent pas, eux, cette surdose d’obsession qui s’annonce.

Mise à jour du vendredi 10 août: Toujours pas de piste sérieuse qui conduirait à la jeune fille; pas de portrait-robot du potentiel ravisseur, non plus. Le site «La Vie Rurale» publie quelques bons conseils de l’organisme Parents-Secours en matière de prévention. À part pour écouter les interventions de Pierre-Hugues Boisvenu qui est un intervenant vraiment crédible dans «ce dossier», j’ai peine à suivre les événements. Je reçois quantité de courriels en chaîne (signe qu’internet est partie prenante de la «frénésie») et je ne suis plus retourné à TVA/LCN depuis mercredi soir, au moment où un périmètre de sécurité a été érigé à Trois-Rivières; pu capable de voir ce genre «de couverture». Je retiens d’ailleurs de M. Boisvenu cette déclaration à propos du papa de Cédrika: «Il faut qu’il s’épargne. Il ne faut pas que les gens viennent brailler sur son épaule, il en a déjà assez, exprime M. Boisvenu. C’est probablement l’expérience humaine la plus douloureuse à traverser.»

Mise à jour du 13 décembre 2015: Une enquête de la SQ est relancée après la découverte des restes de Cédrika Provencher

Mise à jour du 30 août 2016: Porno juvénile: le principal suspect dans l’affaire Cédrika arrêté

5 Commentaires
  1. DjO 2007aou07 15 années Il y a

    HORREUR, AURORE, CÉDRIKA, ALGÉRIE
    Ces derniers jours, notre Aurore, cotée 7, a passé on TV, et depuis ±une semaine, c’est le tour de Cédrika d’émouvoir le QC. Par ailleurs, selon cet @rticle de Salima Tlemçani, qui, à mon sens, mérite d’être lu, Mme Messaoudène, commissaire de la Sûreté nationale, en Algérie, reconnaît que le nombre des enlèvements d’enfants en Algérie a tendance à augmenter chaque année, puisqu’en 2006, 108 enfants ont été kidnappés parmi lesquels 74 sont des filles et 34 des garçons : de ce nombre, 18 ont été tués…
    Selon Wikipedia, l’Algérie, le deuxième plus riche pays d’Afrique, comptait 33,8 millions d’habitants en janvier 2007, alors qu’en 2006, le Canada en comptait 31,612,897, donc, ± la population Algérienne..
    Je n’ai pas le goût de trouver les statistiques canadiennes ou autres et de les comparer ; ce que vivent les parents et la fratrie de Cédrika, c’est le pire du pis ; tous et chacunes au QC sympathisent avec eux, mais l’@rticle, hyperlié plus haut, indique que l’irréparable arrive souvent quand les médias en parlent trop et que le kidnappeur prend panique.
    Par contre, je suis médusé par ces statistiques-ci : il y a cinq ou six douzaines de pédophiles dans la seule région de Trois-Rivières ! What’s going on elsewhere, in QC? Est-ce que ceux qui ont récidivé dans ce domaine devraient être dans un camp de travail clotûré par des enclos à chiens ; quel types de chiens habiteraient ces enclos ?
    ¤¤¤ ¤¤¤ ¤¤¤ ¤¤¤ ¤¤¤ ¤¤¤

  2. Photo du profil de RealBrousseau
    RealBrousseau 15 années Il y a

    Depuis le début j’écoute ce que les gens disent; l’heure n’est pas aux blâmes, il faut à tout prix retrouver cette petite, car je ne sais si moi je pourrai endurer cette angoisse jour et nuit sans perdre le sommeil. Un peu de réconfort pour les parents de Cédrika, c’est une lourde inquiétude que rien ne peut combler et je prie le Seigneur pour que cette angoisse se termine le plutôt possible.

  3. Photo du profil de CynthiaL.Laurin
    CynthiaL.Laurin 14 années Il y a

    Bonjour!
    Si les parents de Cédrika lisent ce mot, je vais être heureuse. Au débutn je me préoccupais pas de l’histoire, mais là ça me touche énormément. J’ai juste 15 ans et j’ai peur d’être seule dans les rues. Je suis toujours avec mes amis. Je ne sort pas le soir seul. Je me tiens loin des gens, mais je ne montre pas que j’ai peur, je ne voudrais pas attirer leur attention. Je croix toujours qu’elle est vivante et je garde espoir. La personne qui a enlevé Cédrika Provencher me déçoit malgré tout car enlever un enfant ne se fait pas. J’espère de tout mon coeur la retrouver vivante. Je tiens à dire que je pense souvent à elle et que je prie de tout mon coeur qu’elle retourne auprès de ses parents. J’aurais aimé mieux moi qu’elle… je pense à toi Cédrika et à vous chers parents.
    XxX
    Cynthia Landry-Laurin

  4. Photo du profil de yvon
    yvon 14 années Il y a

    Je rêve qu’on la retrouve, je souhaiterais qu’elle se soit simplement noyée sans être abusée ou violentée pcq les gens arrêteraient peut-être de voir des pédophiles partout. Moi je chercherais dans la rivière, est-ce par esprit maltourné qu’on improvise tjrs le scénario des pédos? Ça fait peur et ça énerve; ne sautez pas aux conclusions

  5. Photo du profil de Sonia
    Sonia 14 années Il y a

    Bonjour, je me Présente Sonia administratrice du site officiel de cédrika Provencher.

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