CentPapiers, Presse-citron, Chantal Sébire et la blogosphère

Je viens de soumettre une quatrième contribution à la plateforme de journalisme civique CentPapiers. Mon article (que j’hyperlierai s’il est accepté) porte sur l’affaire Fuzz/Olivier Martinez. Je suis de ceux qui croient qu’il faut se garder une petite gêne avant de crucifier l’acteur qui a connu son heure de gloire dans «Le hussard sur le toit». Olivier Martinez, l’homme public, fait probablement fausse route en alléguant que Fuzz ne doit pas être considéré en tant qu’hébergeur, mais plutôt comme éditeur de contenu. Le comédien n’est pas heureux de ce qu’il a lu sur lui, rapporté par Internet. L’espèce d’unanimité contre sa personne elle-même depuis qu’il a lancé les hostilités ne me dit rien de bon. Il y a un litige certes, et probablement, une méconnaissance de l’ampleur réelle avec laquelle cette nouvelle avait circulé sur La Toile par Fuzz ou par d’autres sites (il était allégué qu’il avait repris sa liaison avec une chanteuse australienne bien connue). Maintenant qu’il a lancé sa poursuite et que la cour soit saisie du litige, on doit attendre et se demander s’il n’a pas rendu service aux internautes, finalement. L’immense buzz créé autour de cette histoire en France ne risque pas vraiment de compromettre Internet et le modèle d’affaires de Google, comme il est mentionné dans cet article cité plus haut. Je comprends Eric d’être dans tout ses états et je lui offre tout mon soutien, mais il faut reconnaître aux gens le droit légitime de leurs recours quand ils ont l’impression d’être floués. Je ne suis pas d’accord avec Olivier Martinez, mais je ne suis pas juriste. Sa liaison avec Kylie Minogue ne m’intéresse pas du tout, mais je peux reconnaître son droit au recours sans qu’on le traite de tous les noms; cette manie de voir sa vie privée étalée en public doit peser bien lourd et il ne devait pas avoir en tête le modèle d’affaires du Web 2.0 quand il a lancé son offensive. Qu’il ait raison ou tort, son talent d’acteur n’est pas en cause ni son intégrité personnel; je me range du côté du capitaine

«Critiquons Olivier Martinez et son conseil juridique dans leur discernement dans le choix de cibles, sur le bien-fondé de leur réclamation, argumentons, mais n’attaquons pas gratuitement sur la carrière artistique du comédien, et sur l’homme dans sa globalité, cela n’a rien à voir, et son itinéraire d’acteur de cinéma, même de second plan, est loin d’être méprisable.»

Dans un très long billet, Jean-Marie Le Ray réfléchi sur le conflit qui implique au premier chef Eric Dupin (mon collègue du groupe «TheFeedr») et il est porté à disculper le site tenu par Eric de sa responsabilité:

«Toute la question étant alors de savoir si un agrégateur tel que Wikio ou Fuzz est un éditeur. Or que je sache, l’éditeur est celui qui est censé « éditer » un contenu, intervenir dessus et prendre par conséquent la responsabilité de son intervention au moment même où il intervient.»

C’est une excellente chose de discuter de ce litige, mais s’en est une autre de jeter du fiel à ceux qui croient qu’on n’a pas le droit de publier n’importe quoi sur Internet.

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Je reviens sur mon expérience de cette semaine sur CentPapiers. De ma page personnelle, on peut suivre le nombre de mes publications et apprécier le feed-back qu’a généré ces contributions. Le principe du site qui édite du contenu de plusieurs auteurs est moins compromettant que celui de Fuzz ou des autres sites qui pompent des nouvelles sans filtre par les fils de nouvelles. J’aime bien. Je me suis demandé cette semaine si c’était une bonne pratique que de republier intégralement le contenu d’un billet publié ici, chez «Mario tout de go». Au-delà de ce qu’on appelle le «duplicate content», je me dis que ce serait intéressant de voir si je ne pourrais pas croiser certains liens entre mon blogue et la plateforme de journalisme civique. Souvent, je réfléchis ici ou je partage une trouvaille et je dois exécuter plusieurs mises à jour dans les heures/jours qui suivent. Je vais faire l’expérience d’initier des choses ici et de poursuivre sur CentPapiers ou l’inverse, comme c’est le cas dans ce billet. Je me donne un mois pour vérifier si ma pratique carnetière sera valorisée par cet exercice.

Parlant de carnet Web et de pratique carnetière, je ne peux terminer ce billet sans mentionner celui de Laurent Gloaguen consécutif à l’annonce du décès de Chantal Sébire, en France. Preuve que la blogosphère est souvent le lieu de beaucoup d’humanité, le point de vue de Laurent sur «la mort et le deuil [qui] sont des événements de la vie parmi les moins bien pris en charge par nos sociétés modernes» est doublé d’une expérience personnelle qui révèle énormément de profondeur:

«Chantal Sébire remet la question et le débat sur le devant de la scène. Je crois que c’est ce qu’elle voulait avant tout. Nous ne pouvons que nous en enrichir, au-delà de querelles antithétiques, noir contre blanc, carré contre rond. La vie, circonscrire la vie, demande plus que deux couleurs pour appréhender ses défis, son mystère, elle demande toute une échelle de gris, le dogme n’y a pas sa place, surtout pas dans des enjeux aussi sensibles qui sont au cœur de l’existence et qui la définisse.»

J’entreprends cette fin de semaine de Pâques avec le sentiment que le Web permet aux gens de se rapprocher bien davantage qu’il ne les éloigne. Gagner des combats… en perdre; tout cela fait partie de la vie. Je me dis que c’est en réfléchissant au sens des meurtrissures et de la mort parfois, que le goût de la vie devient le plus intense!

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