Majoritaires ou minoritaires, les libéraux?

Je fais partie d’un bien petit groupe, j’imagine: j’aime les campagnes électorales! Je suis gâté depuis le début de l’automne, c’est le moins qu’on puisse dire…
Je savais depuis dimanche que ce jeudi soir serait la première soirée de libre où je pourrais bloguer «tranquille» sur le début de la campagne provinciale. Je pars avec l’idée d’écrire deux billets différents; un premier, là, tout de suite, sur les véritables enjeux de la campagne. Après avoir nommé mes intérêts, je voudrais prendre le temps de regarder pour chaque parti ce qui me paraît être les bonnes et les moins bonnes raisons de voter pour eux. Pour mon deuxième billet, j’hésite encore sur le titre, mais je sais sur quoi il va porter. Le titre provisoire («Les partis politiques mangent une volée sur Twitter pendant les agences ont un oeil au beurre noir»), pourrait laisser croire que je voudrais me livrer à une charge en règle contre les partis et leurs bêtises sous l’angle des «Web-ouais-reux» que nous sommes sur la twitosphère, mais il y a de fortes chances que je me lance plutôt sur la piste des raisons qui expliquent qu’en tant que «Web-ouais-reux», on fait peut-être davantage partie des problèmes que des solutions.
Je m’en vais me chercher un café et je débute ma soirée d’écriture…
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Mes intérêts en politique provinciale sont à la fois, simples et complexes. Je prends de l’expérience du domaine politique au fil des mandats qu’on me confie, mais rien ne me rapproche de la politique militante. Sur mon portfolio numérique, j’ai déjà mentionné qu’un de mes défis professionnels était de faire avec la politique active; telle que se pratique la politique actuellement, je ne vois que la possibilité de réaliser des mandats. En rafale, voici néanmoins ce qu’on pourrait convenir d’appeler «une déclaration d’intérêts»:

  • J’ai intérêt à voter pour l’ADQ parce que je suis pour une école publique plus autonome.
  • J’ai intérêt à voter pour le PQ parce que je suis nationaliste.
  • J’ai intérêt à voter pour le PLQ (même si j’ai de grosses réserves sur le leadership de Mme Courchesne dans certains dossiers 1, 2) parce que certains de mes clients sont des ministères du gouvernement du Québec et que le parti qui a le plus de chances de rester au pouvoir est le PLQ.
  • J’ai intérêt à ne prendre aucun autre mandat pendant la présente campagne puisque iXmédia travaille dans une nouvelle version du site www.pourquoijevote.qc.ca pour le compte du DGE.

Cela dit, on comprendra que ce sont des «intérêts» plutôt bénins… Au Québec, il est heureux de pouvoir penser librement et continuer à avoir des liens d’affaires avec «le pouvoir». Je me sens donc tout à fait libre de commenter l’actualité politique au Québec, présente et à venir. Je ne crois pas divulguer pour qui je vais voter quand j’aurai fait mon choix, mais je vais livrer mes opinions et mon analyse le plus directement possible, à partir de ma lecture des faits et de l’opinion des sources médiatiques dont je dispose.

À l’ADQ, je suis persuadé qu’on s’attend à voir diminuer de beaucoup le nombre de députés à l’Assemblée nationale. Je m’explique… Denis Lessard a rapporté que Gilles Taillon avait choisi la méthode douce pour mettre fin à sa carrière politique. Antoine Robitaille avait aussi écrit sur le sujet quelques jours avant. Je pose la question: comment peut-on croire en la possibilité de se rapprocher de sa famille en Outaouais quand on sait combien de temps un député passe à Québec, peu importe dans quelle région il est élu? Gilles Taillon sait qu’il a toutes les chances d’être battu dans Chapleau et Mario Dumont lui seul sait pourquoi M. Taillon lui donne autant de support en s’accrochant, histoire de ne pas prêter flanc à des interprétations que les sondages disent les uns après les autres… l’ADQ n’a pas livré une opposition qui mériterait qu’on lui confie le pouvoir. Je ne vois pas comment on pourrait lui donner ce pouvoir comme son slogan de campagne nous le suggère subtilement, voire maladroitement. Même si Mario Dumont nous le demandait gentiment, il a fait la preuve qu’il ne peut rassembler en ce moment assez de forces vives pour se donner les moyens de ses ambitions. J’ai eu des contacts avec quelques membres de son équipe et je peux confirmer qu’en dehors du cercle restreint qui entoure M. Dumont, personne n’a assez d’ascendant pour lui/leur donner le goût de partager un peu de sa/leur «gloire»… Un point positif: M. Dumont va continuer d’avoir des bonnes idées dans les circonstances où il sait qu’il n’aura pas à les déployer dans un contexte de réelle gouvernance.

Au PQ, on a bien peu à perdre, à part creuser davantage sa marge de crédit. On a les moyens d’écarter des candidats qui ont souvent fait la preuve de leur obstination à vouloir faire l’indépendance sans le peuple et surtout, on peut difficilement faire pire qu’en 2006. Mme Marois annonce son désir de ne pas jouer de personnage pendant cette campagne et c’est une bonne nouvelle. On risque de voir M.M. Landry, Parizeau et quelques autres ténors du PQ, mais «la famille» à gauche sera toujours aussi gêné de l’autre, à droite, dans ce parti. Reste que plusieurs candidats au PQ ont de bonnes chances de retrouver un peu d’honneur dans l’opposition officielle si Mme Marois réussit à gérer le royaume des belles-mères et à déranger un peu la belle assurance du P.M. Elle aurait un mal fou à passer au travers de quatre ans au deuxième rang de l’opposition et elle va se battre avec une équipe qui sent que tout est possible si on resserre les rangs. Le retour de Louise Beaudoin est un symbole plus fort que le départ de quelques députés.

Au PLQ, on part avec un gros capital que le déclenchement impopulaire des élections n’altérera pas. Je parle ici d’un Conseil des ministres à parité entre hommes et femmes, d’un nationalisme affirmé sur le dos des conservateurs fédéraux et d’un chef qui passe pour s’être renouvelé, au point où il peut tenir tête à M.M. Couillard, Fournier et Pelletier qui n’ont pas eu ce qu’ils voulaient au gouvernement. La fenêtre d’opportunité d’un gouvernement majoritaire est étroite, mais elle valait assurément le coût de s’y engager puisque l’hiver sera long et pénible dans bien des domaines. L’annonce d’aujourd’hui à Donnacona n’est que «la pointe de l’asperge» dirait sieur Perron!

Pour les Verts et le parti solidaire de ses deux chefs, le défi de faire élire un député reste entier. L’annonce de l’arrivée de Scott McKay dans l’Assomption représente une jambette pour les premiers et la remontée du PQ n’est pas une bonne nouvelle pour les seconds.

Il n’y a donc rien de bien original dans ce billet… Vincent Marissal l’a écrit ce matin. Le seul enjeu véritable est de savoir si les libéraux seront majo ou mino?

À nous de décider, comté par comté…

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