Du nationalisme québécois

Dans ce billet où je critique VLB et une de ses déclarations (mai 2008), j’écrivais que «Je me perçois (et me suis toujours perçu) comme un nationaliste.»
Je viens de lire consécutivement, un pamphlet paru hier au Devoir («Les dangers du nationalisme»), un billet d’André Pratte écrit sur le blogue de l’édito de Cyberpresse en réaction à ce texte et tous les commentaires qui s’y rapportent (76, au moment où j’écris ici). J’ai l’impression de savoir encore un peu mieux qui je suis et qui je ne suis pas…
D’abord, une «admission» de M. Pratte:

«J’estime que les fédéralistes qui pourfendent le nationalisme québécois font fausse route. Le nationalisme d’ici a été, pour l’essentiel, une force positive.»

En cela, l’éditorialiste en chef du journal La Presse contre dit Jimmy Lee Gordon (étudiant en littérature de langue française à l’Université McGill), auteur du brûlot dont je parlais. «Le chauvinisme, c’est un nationalisme excessif» comme il l’écrit et l’erreur de M. Gordon aura été de confondre les deux concepts, ce qui enlève beaucoup de crédit à son intéressante prose.

Ses propos sur l’importance des lois pour protéger la langue maternelle ou pour stimuler la fierté nationale m’ont plu ainsi que son opinion sur le rôle des partis politiques en amont:

«C’est par l’amour sincère de sa langue que l’on bâtit une collectivité forte et unie; c’est par un amour quotidiennement fortifié du plaisir de parler, de chanter et de pleurer en français que l’individu contribue à la conservation de son patrimoine collectif. Et cet amour, ce n’est certainement pas les partis politiques qui le créeront.»

Le vocabulaire du québécois né de père américain est coloré à souhait. «Bourbier de cynisme et d’indifférence», «juridisme fanatique», «bastion d’humanité» et «névrose identitaire» ne sont que quelques exemples… Le propos est cinglant et plutôt injuste pour ceux qui comme moi, se sentent épris d’un nationalisme ne se définissant pas contre qui que ce soit. J’ai développé un sentiment d’appartenance très fort envers ma communauté au Québec, mais je demeure ouvert et réceptif à ce qui vient d’ailleurs.

J’ai été étonné des multiples citations rapportées par les commentateurs de l’édito qui avaient tendance à illustrer le nationalisme comme s’il était obtus, déraisonnable ou exclusif.

Si je conçois bien que certains de mes compatriotes vivent dans la peur des autres, j’ai quand même très envie d’affirmer que certaines de mes appartenances ont priorité sur d’autres, même si «l’on vit bien au Québec» et que «le peuple francophone de ce continent n’est plus politiquement menacé».

Monsieur Gordon, Monsieur Pratte… vous m’avez permis de prendre conscience que «les dangers du nationalisme» sont plus faciles à gérer au Québec que les dangers de ne plus sentir d’attachement à la nation à laquelle on appartient!

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