George Sodini est-il le Marc Lépine de la Pennsylvanie?

George Sodini en avait contre les femmes; il estimait que «30 millions» d’entre elles l’avaient rejeté.
Marc Lépine en avait contre les féministes; il estimait qu’elle lui avait toujours «toujours gâché la vie».
Ces deux hommes ont en commun d’avoir choisi de se suicider après avoir tiré à bout portant sur des êtres humains pour la seule raison qu’elles étaient des femmes.
On connaît assez bien au Québec les événements du 6 décembre 1989. Les gens du Collier Township, en banlieue de Pittsburgh (Pennsylvanie) vivent un drame du même type, depuis hier, le 4 août 2009.
Marie-Claude Lortie (La Presse) expose dans cette chronique un certain nombre de questions qui doivent être abordées, dont celle-ci:

«Maintenant, à nous de nous demander, encore une fois, comme chaque fois qu’il y a une telle tuerie, comment faire pour entendre et voir ces êtres souffrant de maladie mentale avant qu’ils entraînent avec eux autant de gens dans la mort.»

Marc Lépine avait laissé une lettre derrière lui. George Sodini laisse un blogue tout ce qu’il y a de plus troublant; Pete Cashmore (Mashable) a même repéré une vidéo qui ne laisse que bien peu de doute sur le fait qu’il ne pouvait «cacher plus longtemps ses sentiments haineux». Sur «Rue 89», un chroniqueur analyse la «misère affective» du tueur du club de conditionnement physique «LA Fitness».

Que faire avec tout «ce matériel» sordide qui nous fourni beaucoup plus de questions que de réponses? Dont celle-ci posée par le blogueur de Mashable:

«What do the video and blog teach us about social media?»

«Tout et rien», comme il avance lui-même. C’est bien cela le plus grand drame. Le besoin de s’exprimer est bien présent. Dans le cas de Sodini, il semble avoir prévenu tout le monde et personne à la fois… c’est bien là une horreur au pluriel.

J’ai essayé de ne pas écrire ce billet aujourd’hui. Qu’est-ce que ce sujet (ces événements) viendrait faire dans le patrimoine de mes apprentissages?

La folie meurtrière me perturbe, comme tout le monde, j’imagine. La violence des hommes (que des femmes y soient pour quoi que ce soit ne m’énerve pas du tout) me paralyse.

Voilà.

C’est pour éviter de faire comme si de rien n’était que j’écris ce billet. En nommant, je contribue «à freiner l’immobilisme», du moins, j’évite que ces événements aient «de la prise» sur moi, car il faut bien que je me l’admette, cette question des réussites [et des échecs] se vivant différemment chez les filles et les garçons continue de me perturber plus que jamais.

C’est extrêmement difficile de parcourir cette littérature laissée par des fous furieux. Mais si elle contenait des clés, ne serait-ce qu’un filon, qui pourrait nous aider, en amont, à prévenir ces drames épouvantables? Et si, par contre, elle attisait le feu de ceux qui voudront passer «à l’histoire» d’aussi mauvaise façon?

Qu’on ne se surprenne pas, pour une fois sur plus de 2 100 billets (en près de sept ans) que ce texte qui me fait mal disparaisse d’ici, à court ou moyen terme, dans l’hypothèse où cette funeste deuxième option puisse s’avérer plausible. Nous n’avons plus les moyens de «se taper» ces catastrophes misogynes!

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3 Commentaires
  1. Photo du profil de HeleneNoreau
    HeleneNoreau 13 années Il y a

    Comment peut-on mieux apprendre de nos différences et se respecter davantage ?
    C’est effectivement en échangeant sur le sujet que nous pourrons peut-être trouver des solutions. Mais il y a tellement de questions sans réponse.
    Comment prévenir ces horreurs en aidant ces hommes à mieux exprimer leurs désarrois? Est-ce parce qu’il n’y a pas assez de groupe d’entraide pour eux ? Est-ce la différence d’apprentissage entre les filles et les garçons qui briment et refoulent leurs frustrations ? Devrait-ton revenir aux classes non mixtes ? Est-ce le laisser aller des parents d’aujourd’hui dans l’éducation de leurs enfants ? Je n’ai pas les réponses, en étant consciente cependant que c’est probablement un peu de tout cela.

  2. Photo du profil de HeleneNoreau
    HeleneNoreau 13 années Il y a

    Ah oui, je voulais ajouter aussi que mon fils est allé à l’Institut St-Joseph à partir de la 4e année (avant votre arrivée, la dernière année vous y étiez). Et j’ai constaté, particulièrement, lorsqu’il était à l’École Anne-Hébert auparavant, que l’aménagement de la cour d’école était telle, qu’il n’y avait plus de place pour les garçons afin de pouvoir courir un peu. Les règlements étaient aussi tellement sévères, qu’ils leur étaient impossible de s’amuser comme des garçons.
    Ils ont besoin de grouiller et de se défouler un peu plus physiquement que les filles pour dépenser leur énergie.
    Aussi, je pense que les jeunes passent trop de temps devant l’ordinateur sans faire de sport. Ils doivent apprendre à ne pas mettre les oeufs dans le même panier et ainsi diversifier leur temps de loisirs. Cela appartient aux parents de bien les encadrer pour ce faire.
    Voir articles:
    http://www.cadre.qc.ca/feep/primaire/garcons/Fichiers/Conference_yarchambault.PPT
    http://eso.cnrs.fr/TELECHARGEMENTS/colloques/rennes_11_06/RUEL.pdf

  3. Photo du profil de Guy Vézina
    Guy Vézina 13 années Il y a

    Je suis d’accord avec ta position, Mario, à l’effet que nous n’avons plus les moyens de nous taper ces catastrophes mysogines!
    Par ailleurs il y va de la responsabilité collective de repenser notre système d’éducation; comme le souligne Mme Noreau sous forme de question: devrait-on revenir aux classes non mixtes?
    Ayant oeuvré pendant plus de 20 ans dans un pensionnat uniquement composé de garçons, je crois sincèrement que cette formule demeure importante à tout le moins pour les jeunes âgés de 12 à 14 ans (secondaires 1-3). Ces ados masculins apprennent différemment et ont moins de maturité que les filles du même âge (tout en ayant des besoins de bouger davantage: une heure d’éducation sportive par jour est fort important à cet âge). Encore ici Mme Noreau met le doigt sur l’essentiel en se demandant si ce n’est pas un problème de différence d’apprentissage…
    Ma réflexion après 45 ans consacrés dans le monde de l’éducation physique et sportive m’amène à conclure qu’il y a effectivement des différences importantes chez les humains (filles vs garçons) au niveau de l’adolescence; à mon grand étonnement, je me suis rendu compte, entre autres choses, que la violence en sport féminin rejoignait presque celle des garçons…à mon grand regret d’ailleurs! Et j’affirme cela au risque de passer pour…misogyne!

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