Quand les blocages d’Internet créent un mur coupe-feu générationnel

L’expression est de Don Tapscott en lien avec le message envoyé aux jeunes dans les écoles qui bloquent certains sites Internet du genre des blogues, de Facebook ou de YouTube:

« »What do we do with this collaboration-geared generation? We stick them in a cubicle, supervise them like they’re Dilbert, and take away their tools (i.e., blocking sites like Facebook and Youtube). » Tapscott calls this creating a generational firewall. « It says, ‘We don’t get you, we don’t understand your tools, and we don’t trust you to use them. »»

Cet extrait d’un billet de Laura Varlas est représentatif du ton avec lequel l’auteur de Wikinomics et de Grown Up Digital répond à la question «So how do schools embrace the Net Generation?» Le billet porte le titre de «Tapscott on Changing Pedagogy for the Net Generation».

Dans un précédent texte écrit cette semaine, la discussion a tourné autour de cette idée que l’école était «un lieu de résistance». Je veux bien…

Hormis les effets de mode à laquelle l’institution doit absolument opposer une vive résistance, je ne vois aucun avantage à résister à ce point aux outils qui permettent de publier et de diffuser du contenu dans des contextes d’apprentissages. Imaginez un patient en attente d’une opération chirurgicale à qui on fait visiter le bloc opératoire en lui expliquant qu’il se doit d’être rassuré du fait que la technologie utilisée dans cet hôpital date d’une trentaine d’années et que les méthodes préconisées sont les mêmes qui ont toujours été utilisées.

L’école exige-t-elle d’être ce bastion qui s’enorgueillit de résister au progrès sous prétexte qu’elle serait le dernier rempart à l’effritement des traditions?

Je n’ai jamais été fier de recevoir des parents en début de mandat, dans les écoles que je dirigeais, qui me disaient à quel point ils étaient rassurés de retrouver les lieux tels qu’ils existaient quand ils ont quitté eux-mêmes ce milieu scolaire qu’ils ont fréquenté.

Quand j’affirme que l’école se laisse dépasser, je ne dis pas qu’elle a tout faux. Je veux simplement affirmer qu’elle manque une bonne occasion d’intégrer en son sein ce qui pourrait la rendre plus signifiante!

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14 Commentaires
  1. Photo du profil de LucPapineau
    LucPapineau 12 années Il y a

    L’argument de la technologie nouvelle est un peu facile. Combien d’inventions autour de nous ont plus de vingt ans? Et pourtant, nous ne pourrions nous en passer. Ce n’est pas parce quelque chose est ancien qu’il est inutile ou obsolète.
    Progrès n’est pas synonyme d’efficacité ou d’amélioration en soi. La bombe à neutrons est tout un progrès par rapport à la bombe atomique quand on y pense… Pour revenir à votre exemple clinique, les techniques d’accouchement vieilles de plus de quarante ont quand même permis de nous mettre au monde, Monsieur Asselin.
    Non, je crois que la question du blocage des sites Internet dans certaines écoles est aberrante parce qu’elle prive les usagers de consulter bien des informations autres que des sites à caractère violent ou pornographique. Le pape a une page FaceBook que je ne peux même pas consulter à l’école…
    La censure, ce n’est pas de l’éducation. Elle n’a pas sa place dans l’éducation. Point à la ligne.
    Parlons de la pertinence des choses. Pas de leur nouveauté. La nouveauté, c’est bien éphémère.

  2. Bruno Devauchelle 12 années Il y a

    Les nouveautés ont toutes une histoire, j’en avais déjà parlé et Mario y avait fait écho.
    Aujourd’hui pour l’école, ce n’est pas de résistance à la nouveauté ou pas, c’est surtout l’accompagnement et le structuration de l’ancien et du nouveau pour préparer le futur. Non l’école ne travaille pas pour aujourd’hui elle travaille pour demain avec des personnels d’aujourd’hui et d’hier et qui ont du mal à l’imaginer tel qu’il émerge.
    Pour pouvoir accompagner valablement les élèves, il faut d’abord que nombre d’enseignants acceptent d’être eux-mêmes accompagnés, or c’est souvent cela qu’ils refusent, estimant que leur statut leur suffit à la maîtrise de leur environnement sociétal. Et je ne parle pas de stages de formation, mais bien d’accompagnement « culturel »

  3. Photo du profil de Mario Asselin
    Mario Asselin 12 années Il y a

    Ou le développement d’une «culture de l’accompagnement» Bruno 😉
    Luc, je vous donne un exemple de ce que je veux dire quand je parle de favoriser le progrès au lieu de se restreindre sur les outils du passé. Au début du primaire, je comprends très facilement qu’on fasse apprendre l’écriture à l’aide des crayons. Mais à partir d’un certain âge, il faudrait utiliser les crayons d’aujourd’hui, les ordinateurs, pour écrire… Tous les jeunes (et beaucoup d’adultes) que je connais me disent comment c’est différent d’écrire et de composer à l’aide d’un clavier. Je peux tout déballer d’un trait et prendre le temps d’y revenir parce que c’est facile de corriger ce qu’on a écrit avec un clavier, alors qu’au crayon, il faut presque apprendre à écrire tout de suite sans erreur. C’est malpropre d’avoir à effacer et ç’est long… pour rien. Les jeunes devraient être mis en contact avec le clavier à l’école très jeune… On se plaindrait peut-être moins du texto! On pourrait développer leurs stratégies d’écriture et de vérification de façon bien plus performante, avec le clavier. Pourtant, on en est encore à se demander combien ça prend de crayons (d’ordinateurs) dans une classe…
    Si «progrès n’est pas synonyme d’efficacité», le recours systématique à ce qui est le plus rassurant possible me paraît être synonyme de sclérose!
    Quand j’écoute le témoignage de Martin Bélanger de PROTIC qui fait état des progrès d’un des plus vieux programmes qui tienne compte des TIC en situation d’apprentissage, je me désole de constater qu’après douze ans, il n’y ait pas plus d’équivalent ailleurs au Québec.

  4. Photo du profil de PatrickGiroux
    PatrickGiroux 12 années Il y a

    Merci pour le billet! Pas le temps d’écrire beaucoup actuellement, mais tes billets me gardent « impliqué » ou « engagé » d’une certaine façon…
    Perso, j’aurais terminé le billet ainsi… « Quand j’affirme que l’école se laisse dépasser, je ne dis pas qu’elle a tout faux. Je veux simplement affirmer qu’elle manque une bonne occasion DE FAIRE ENCORE MIEUX SON TRAVAIL! »
    J’ai l’impression que le système se complait dans sa médiocrité, comme un étudiant qui se satisfait d’un 60% ou d’un « D » alors qu’il a les capacités d’avoir facilement des 90% ou des « A-« .

  5. Photo du profil de MarcSt-Pierre
    MarcSt-Pierre 12 années Il y a

    Mario,
    permets-moi de revenir sur cette idée de résistance. J’ai laissé ce commentaire-là chez toi, le 30 octobre dernier suite à un de tes billets sur le conformisme et l’école. Je pense que ça vaut la peine de le reprendre ici.
    « De tous temps, l’école a été un lieu de résistance. Et ce ne sont pas trois brins de fibre optique qu’on nous vend à trop gros prix qui vont venir à bout de ça. Unfortunately. L’école est faite et menée par des gens qui n’en sont jamais sortis. On s’est organisé pour que ce soit comme ça. Nous y sommes entrés, enfants, et y sommes restés, toujours. Conformistes, dis-tu ? Institutionnalisés, plutôt. Résister, c’est dans la nature profonde de l’école. C’est quasiment un mandat social: protéger l’institution. On est dans un univers, l’univers scolaire, où le meilleur c’est toujours avant qu’il est arrivé, c’est toujours hier que ça se passait. Chaque fois que tu parles de changer des choses, changer l’école, c’est comme si t’arrachais à la population des pans complets de ses archives personnelles: l’école telle qu’ils s’en souviennent. Le bon vieux temps. La grosse soupe originelle où on s’est tous construits et de laquelle on s’est extirpé pour aller peupler la terre. Un rite de passage.
    Y’en a qui fuient l’école publique, dans la mesure où ils en ont les moyens, parce qu’ils la trouvent trop perméables aux changements et aux modes. Ils préfèrent l’école privée qui fait l’apologie de ses traditions séculaires, de ses costumes, de son encadrement strict.
    Conformiste l’école ? C’est à la limite du pléonasme. Comment pourrait-elle ne pas l’être, c’est ce à quoi on s’attend d’elle. Hier, il y avait l’Index et les Imprimatur obligés, aujourd’hui il y a des firewall et des boîtes noires. Les curés sont partis, les filtres sont restés. »
    Bâtir un monde différent, se donner un projet de société, soit. Mais de grâce, sachons faire preuve d’un minimum de respect et d’empathie pour ceux et celles qui chaque matin acceptent tous les enfants qu’on asseoit devant eux et font de leur mieux pour leur donner le meilleur possible. C’est à subir les assauts répétés des faiseurs d’opinion et de devenir la cible de toutes les critiques qu’on en vient à développer une mentalité d’assiégés et qu’on se méfie maladivement de tous les vendeurs qui campent aux abords du temple.

  6. Photo du profil de Mario Asselin
    Mario Asselin 12 années Il y a

    Bonne idée Marc de recadrer cette notion de «résistance» avec l’éclairage de ce commentaire dont je me souvenais vaguement de la portée… Le billet où tu étais intervenu (commentaire #7) portait le titre de À propos du conformisme et des écoles.
    Je me souviens par contre de l’air que j’avais quand j’avais lu «Conformiste l’école ? C’est à la limite du pléonasme». J’avais beaucoup aimé…
    Merci.

  7. Photo du profil de LucPapineau
    LucPapineau 12 années Il y a

    À propos de l’accompagnement…
    Il est difficile pour un enseignant d’accepter d’être accompagné parce que cela vient souvent ébranler sa confiance en lui. Je ne dis pas que ce réflexe est sain, mais il est humain.
    De plus, parfois, souvent, la qualité de l’accompagnement est bien faible par rapport aux changements qu’on demande aux profs. Quand on sait que plusieurs profs sont en mode survie dans leur tâche, leur demander de changer demande des énergies qu’il n’ont plus. Parce que changer requiert du temps, de l’énergie et de la disponibilité mentale.
    À propos du clavier et du crayon…
    Tu vois, Mario, au risque d’être perçu comme un hurluberlu, je n’aime pas voir des élèves qui apprennent à écrire utiliser un ordinateur. Passons sur le fait qu’ils font trop confiance à la machine pour faire le boulot à leur place.
    À mon avis, l’écriture à l’ordi permet moins de travailler les liens entre les mots à l’aide de flèches, par exemple, d’utiliser des techniques d’auto-correction actives si l’on veut. De plus, je crois à la mémoire de la main, que le fait d’écrire un mot puisse l’enregister parfois dans notre mémoire.
    Oui, il est vrai qu’il existe des techniques d’écriture, de rédaction qu’on devrait enseigner à nos jeunes avec un ordi. Mais j’attendrais que ceux-ci soient déjà des scripteurs assez habiles avant d’aller à cette étape.

  8. Photo du profil de SylvainSt-Jean
    SylvainSt-Jean 12 années Il y a

    La télé en noir et blanc était une fabuleuse découverte dans les années 50. Elle pourrait très bien encore faire l’affaire aujourd’hui. Pourtant, personne ne rêverait d’écouter un film sur ce genre télé de nos jours.
    L’ardoise et la craie ont permis à des milliers d’enfants d’écrire et de faire des apprentissages. En plus, elles étaient beaucoup moins dommageables pour l’environnement que les cahiers, feuilles mobiles et crayons dont on se sert depuis des décennies. Pourquoi ne les utilise-t-on plus aujourd’hui?
    C’est sûrement parce que chaque outil a ses capacités et ses limites. Une ardoise ne permet pas de conserver un travail terminé. Le papier, lui, le peut. Pourtant, est-il vraiment nécessaire de conserver un exercice complété si l’apprentissage est acquis et est passé dans la mémoire à long terme? Surtout lorsqu’on sait qu’à la fin de l’année de scolaire, tout ce boulot se ramasse à la poubelle.
    Tout est relatif à ce qu’il me semble. Je me demande maintenant comment s’est faite la transition de l’ardoise au papier. Y a-t-il eu des résistances? Y a-t-il eu des réfractaires?
    Ce qui me perturbe un peu c’est que la vie à l’école ne ressemble plus à la vie à l’extérieur de l’école. Par exemple, on écrit des lettres à l’école qu’on peut poster à l’occasion lorsqu’on a écrit à de vraies personnes. Mais il arrive aussi qu’on écrive à des gens bidon juste pour le « plaisir » d’écrire. À l’extérieur de l’école, on envoie des courriels à nos amis et à notre famille (quelquefois, même des « textos »). On n’écrit plus de longues lettres sur du papier, cela n’est plus vraiment nécessaire. Est-ce bien, est-ce mal? Là n’est pas la question. Je me demande seulement comment les enfants perçoivent cette différence.
    Est-il correct d’enseigner aux jeunes des façons de faire dont ils ne se serviront plus dans 10 ou 15 ans? Que doit-on leur enseigner?
    L’algèbre sur du papier ou l’algèbre sur un écran?
    Les fractions qu’ils dessinent eux-mêmes sur du papier ou les fractions dont ils peuvent manipuler les morceaux à l’écran?
    Résoudre des problèmes en manipulant des bâtonnets et en griffonnant des calculs sur une feuille ou en organisant les données sur une carte heuristique avec le support visuel d’images et de graphiques?
    Pensons-y bien!
    Aucune des deux façons n’est mauvaise en soit. Des apprentissages sont possibles dans les deux cas. Mais je penche pour une plus que l’autre même si, moi, je l’ai appris sur du papier.

  9. Photo du profil de Mario Asselin
    Mario Asselin 12 années Il y a

    Votre commentaire me paraît être empreint de beaucoup de sagesse M. le Webmestre pédagogique…
    Ce lien pour Luc (et les autres que ça peut intéresser), http://recit.org/metatic/Les-aides-a-l-ecriture-et-la

  10. Photo du profil de JonathanLivingston
    JonathanLivingston 12 années Il y a

    Admettons qu’on mette nos enfants devant des ordis toute la journée et qu’il continue de le faire en soirée.
    Pendant des années! N’a-t-on pas documenté des problématiques de santé oculaire?
    L’écriture en action mobilise très probablement. Évidemment, on n’écrit plus des lettres manuscrites. En même temps, je n’écrivais pas de lettres quand j’étais jeune à l’école, mais je m’exerçais à faire de bonnes phrases en apprenant à respecter la grammaire française et puis, on bricolait quelques textes de temps en temps. Des exercices d’écriture. Pas des lettres… rien de fonctionnel ou à peine. Cette approche du prêt à servir tout de suite est une idée nouvelle discutable indiscutable. Et pourtant… j’apprenais… Le sens ne venait pas de ce que je produisais, mais du regard de ma mère qui valorisait ces apprentissages simplement. La valeur de bien écrire en soi. On ne me faisait pas croire que j’étais déjà un scripteur, un écrivain. J’avais des croutes à manger. Je découvrais les romans, les journaux, l’écrit qu’utilise les adultes, ce monde si complexe auquel j’aspirais.
    Où est ce lieu de préparation, de patientes préparations? Faire de soi un fiche Facebook à partager avec des amis est une mode qu’un groupe a réussi à rendre populaire. Est-ce franchement ça l’humanité de demain? Je sais pour le vivre que de plus en plus cette relation avec le virtuel fait négliger la réalité des relations humaines. Permet aussi parfois d’éviter la vie et ses rigueurs. Je crois que pour le moment devant ces nouveaux supports de l’expression personnelle, nous sommes tous des novices, des humains qui expérimentons et nous nous adaptons à ces changement. Personne n’est en mesure encore de juger de la portée et de la valeur de ces outils. On prétend connaître l’avenir. Vraiment?
    Je veux bien que le marketing, la vente, le c.v. ou le portfolio, le Facebook qui vend la personnalité soient des réalités qui font vivre bien des gens qui nécessitent le développement de compétences. Pourquoi faudrait-il que moi, simple enseignant d’habileté de base en écriture, je supervise des activités dont la portée me dépasse, voire questionne mes propres valeurs?
    Je n’ai pas de page Facebook, mon médium virtuel est autre et pis quoi? Ai-je à vendre une vision de l’existence ou simplement outiller un jeune à exprimer par écrit sa pensée ou communiquer des informations de manières claires en respectant le code linguistique pour qu’il en fasse ce qui lui plait ou l’utilise dans sa vie?
    Depuis longtemps l’approche fonctionnelle domine la matière que j’enseigne et n’offre pas de résultats vraiment probants. Les nouvelles technologies offrent toujours plus de la même chose avec une illusoire assistance qui n’a pas été démontrée.
    A valoriser le faire pour le faire, peut-on vraiment travailler le bien faire, la patience de bien faire? Nous ne sommes pas dans le même cadre de valorisation.
    Moi-même, je suis aspiré par ce désir dévorant de tout faire bien tout de suite. Cet élan dévorant me questionne.
    Je me demande si certaines valeurs du passé que la sagesse des âges a reconnu n’ont pas à retrouver leur place raisonnable dans nos agitations modernes.
    Je résiste oui, certainement, devant le fait que je ne suis pas ce surhomme, qui sait tout et maîtrise tout et qui peut s’adapter à tout, qu’exige ce monde frénétique et je me questionne plus simplement sur le besoin simplement humain d’être aussi en équilibre. Je me demande si nous ne sommes pas inconscients un peu de lancer nos jeunes sans savoir dans ces servitudes nouvelles sans en avoir pleinement reconnu les conséquences pour l’humain.
    Je me suis perdu plus d’une fois dans l’homme numérisé. Pour vous, tout est si clair?
    Dans la vie, on peut se briser sur les obstacles ou apprendre à faire attention à la réalité et à certaines de nos limites. L’illusion virtuelle nous donne l’impression d’être des dieux, mais ce n’est qu’une illusion. Apprécier, accepter la résistance en soi, c’est souvent apprendre à se respecter.

  11. Photo du profil de SylvainSt-Jean
    SylvainSt-Jean 12 années Il y a

    Merci M. Livingston pour votre commentaire. Cela me permet de réfléchir et de nuancer ma pensée. Il faut mettre les choses en perspective. Il n’est certainement pas question d’asseoir les enfants 10 à 15 heures par jour devant un écran d’ordinateur comme il n’est pas possible de les faire écrire pendant 3 ou 4 heures d’affilée sans arrêt. Il ne faut pas faire des TIC une panacée capable de régler tous les problèmes non plus. Pour moi, l’ordinateur n’est qu’un outil comme les autres et rien de plus.
    Par contre, je trouve plus adéquat justement d’éduquer les jeunes à une bonne utilisation d’un outil que de les laisser l’utiliser de toute façon sans en connaître la porter sur leur santé. Tout est une question d’éducation. Les médias sont fantastiques pour rapprocher les amis et la famille en nous gardant facilement au courant des dernières nouvelles. Ils permettent d’éliminer certaines distances en nous rapprochant, comme peut le faire le téléphone. Par contre, il faut garder en tête qu’ils ne remplaceront jamais le plaisir de se réunir en personne pour discuter et s’amuser. Mais tout cela peut être expliquer aux jeunes pour qu’ils s’en servent d’une façon correcte et sensée. Ils doivent découvrir leurs limites, les signes de fatigue et agir en conséquence. Il ne s’agit pas de les déshumaniser mais bien de leur donner des moyens pour rester humains à travers tous les changements que nos habitudes de vie subissent.
    Il n’est pas non plus question de créer un profil sur Facebook pour tous les élèves du Québec. Ce serait inadéquat mais il serait pensable,par contre, de les éduquer aux problèmes qu’ils peuvent rencontrer s’ils décident de s’y inscrire de toute façon. Il faut les informer des possibilités et des limites d’un média. Combien d’enfants sont venus me voir pour me parler de problèmes qu’ils rencontraient sur Club Penguin, Habbo, et autres sites sociaux du genre! La majorité s’était inscrit à l’insu de leurs parents même s’il est spécifié sur ces sites que les moins de 13 ans ne peuvent s’y inscrire et que de 13 à 16 ans, il faut l’accord des parents. Que devons-nous faire dans pareil cas? Est-il louable de les laisser à eux-mêmes?
    Vous m’avez permis de réfléchir à un point qui m’avait échappé en mentionnant que « vous aspiriez au monde plus complexe des adultes ». Je me souviens que j’avais les mêmes aspirations. Je voulais toujours avoir une page du journal que mon père était en train de lire. Il finissait toujours par m’en donner une qui se retrouvait griffonnée de crayons de cire. Mais qu’est-ce que les adultes consommaient en ce temps? Des journaux, des romans, des téléromans…
    À quoi aspirent nos jeunes d’aujourd’hui, pensez-vous? À faire ce que leurs parents font: lire les nouvelles sur Canoë, publier sur un blogue, échanger des courriels, écrire des commentaires, discuter sur MSN…
    Quand j’ai écrit: « Je me demande bien ce que les enfants en pensent. » Au fond, ce n’est pas tout à fait vrai. Je ne me le demande pas. Je sais ce qu’ils en pensent. Il suffit de leur demander… Ils s’éloignent de l’école. Ils ne voient pas vraiment le sens d’aller à l’école. Ils décrochent parce que ce n’est pas là qu’ils apprendront à faire comme leurs parents.
    Et malgré mon point de vue qui tranche beaucoup vers l’utilisation des technologies pour l’apprentissage. Je crois que l’enseignant doit avoir la liberté de choisir ses outils au même titre que les autres professionnels qu’ils soient médecins, denturologistes, pharmaciens, etc. Comme je l’ai écrit dans mon commentaire précédent, il n’y a pas une façon meilleure que l’autre d’enseigner. Il est possible d’apprendre à écrire en faisant encercler le GV et faire une flèche vers le GS sur une feuille ou une ardoise comme il est faisable de faire modifier la police d’un verbe et de changer la couleur du sujet dans un traitement de texte à l’ordinateur.
    Le problème n’est pas là. Que pouvons-nous faire pour intéresser les jeunes à l’école?
    Désolé M. Asselin pour ce commentaire qui n’est pas vraiment en lien avec le titre de votre billet. Sauf peut-être si j’ajoute cette petite phrase… Nos actions parlent beaucoup plus que l’on pense. Sommes-nous en train de dire aux jeunes qu’il y a un endroit pour Internet? À l’école c’est interdit mais à la maison, tu peux faire ce que tu veux selon les limites de tes parents….

  12. Photo du profil de LucPapineau
    LucPapineau 12 années Il y a

    «Que pouvons-nous faire pour intéresser les jeunes à l’école?»
    C’est à la fois une bonne question et un piège. Faut-il obligatoirement qu’un jeune soit intéressé de venir à l’école? La motivation doit-elle venir de l’école elle-même et non pas du jeune, de sa famille, de la société? Est-ce à l’école de vendre sa pertinence? D’ailleurs, quelle est la pertinence pour des jeunes d’aller à l’école aujourd’hui quand, pour une partie, ils proviennent d’un milieu socio-économique qui les prédestine à reproduire ce qu’ils ont connu et, pour l’autre, on comble leurs besoins de surconsommateurs pour les faire taire?
    Autrefois, aller à l’école jouissait d’un certain prestige. Cela permettait aussi de s’élèver dans la hiérarchie sociale et économique. Aujourd’hui, qu’en est-il vraiment?
    Pour reprendre un titre de film bien connu, ne vit-on pas dans une société ou règne Le Confort et L’Indifférence? N’est-ce pas de cette façon qu’on finit pas devenir indolent?

  13. Photo du profil de SylvainSt-Jean
    SylvainSt-Jean 12 années Il y a

    Votre question fournit la réponse. Oui, l’école doit être pertinente. Peut-il en être autrement? Est-il pensable d’imaginer une école sans aucune pertinence qui n’enseigne rien d’utile, rien de réalisable en transmettant de fausses informations.
    Pourquoi allons-nous au CEGEP? En sommes-nous obligés? C’est qu’il a un sens, il nous permet d’apprendre un métier ou d’acquérir certains savoirs qui nous permettront d’aller plus loin dans notre développement personnel. On choisit d’ailleurs son CEGEP selon le programme qui nous intéresse le plus. L’Université, aussi, a sa raison d’être en nous permettant justement de monter dans la hiérarchie sociale en nous offrant la capacité d’obtenir un travail mieux rémunéré qui s’effectue dans des conditions plus humaines.
    Une école sans aucune pertinence, selon moi, c’est ça l’indolence!

  14. Photo du profil de LucPapineau
    LucPapineau 12 années Il y a

    Mais pourquoi se développer quand on nage dans le confort?

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