Incapables d’agir par elles-mêmes, il faudra aider les commissions scolaires à lutter contre la bureaucratie

«Nous sommes trop centrées sur les services aux élèves. Nous oublions de parler ce que nous faisons.»

Parmi les perles que j’aurai lues cet été, il y aura cette citation de Marie-Louise Kerneïs (présidente du conseil des commissaires) de la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries (Rive-Sud de Montréal) à propos des raisons expliquant pourquoi les C.S. au Québec ont «plutôt mauvaise presse par les temps qui courent». «Trop centrées sur les services aux élèves», c’est vraiment ce qui est écrit. Je ne devrais pas être surpris, la présidente de la Fédération des C.S. disait elle-même que la bureaucratie, ce sont des services directs aux élèves.

Cet extrait d’un article sur Canöe, «Les déficits s’accumulent» (dans la version papier, le titre est «Commissions scolaires dans le rouge») illustre que la diminution de la bureaucratie ne sera pas facile; neuf commissions scolaires «prévoient adopter un budget déficitaire pour la prochaine année». Incapables dans le contexte des restrictions budgétaires d’identifier des cibles adéquates, elles préfèrent «piger dans les surplus accumulés»…

L’article nous annonce d’autres budgets de C.S. déficitaires « puisque le ministère de l’Éducation n’a pas encore reçu les budgets de toutes les commissions scolaires ».

Il faudra les aider… c’est tout.

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25 Commentaires
  1. Photo du profil de LucPapineau
    LucPapineau 11 années Il y a

    Une pièce d’anthologie…

  2. Marc st-pierre 11 années Il y a

    Faut vraiment être de mauvaise foi… Moi, quand je suis dans l’urgence d’agir pour développer des services, mettre en place des programmes d’intervention précoce en littératie, des paniers de services pour soutenir les transitions, je ne commence pas par me préparer un plan de communication. Je m’occupe de mes élèves et de ceux qui travaillent directement avec. C’est déjà ben assez d’ouvrage. Mais pendant que je fais ça, je reçois un appel d’un CHUM qui me dit que j’ai ma face dans le journal de mourial parce que j’ai remplacé un directeur adjoint dans un centre FP, un poste dédié à l’accompagnement et l’encadrement des moins de 20 ans en formation professionnelle. Et nos centres sont parmi ceux qui diplôment le plus d’élèves au Québec. Tu vois, j’suis un peu comme la dame que tu dénonces avec mépris dans ton billet. Je devrais m’occuper un peu plus de mes communications, parce que je pense que je suis un peu trop centré sur les services aux élèves. Vois-tu Mario, difficile de faire de la politique et être de bonne foi. En politique, on cherche toujours à convaincre. Or, l’art de convaincre, ça s’appelle la rhétorique. L’art du raccourci et de l’image. Réducteur.

  3. Photo du profil de Mario Asselin
    Mario Asselin 11 années Il y a

    Je déduis de ton intervention Marc que je suis de mauvaise foi. Possible. De ton point de vue, je fais maintenant de la politique et donc, je prends des raccourcis et je fais dans l’image… Je peux accepter «cette critique». Pour ce qui est de lire du mépris dans ce que j’écris, là je suis moins réceptif. Je ne méprise pas cette situation, encore moins les personnes que je cite. Du moins, je ne suis pas animé de mépris, ni en amont, ni au moment d’écrire, ni ensuite.
    Pour le reste, je suis convaincu qu’il n’y a pas que de la bureaucratie dans le quotidien des commissions scolaires. L’exemple que tu apportes en témoigne.
    Que penses-tu du fait qu’il y ait une fédération – des c.s. – qui opère sur un budget qui dépasse les quatre millions et qui est censé de s’occuper de cela «la communication». Peut-être que tu pourrais mieux te concentrer sur le travail de terrain si en haut de toi, on s’occupait réellement de reconnaître qu’il y a des problèmes (de perception et de gestion) et qu’il est grand temps de se préoccuper des solutions, et ce, hors des sentiers battus ?
    Au-delà de la rhétorique, il y a une réalité… Je suis prêt à en débattre. En essayant d’être ouvert au plus de nuances possibles…

  4. Photo du profil de ClementLaberge
    ClementLaberge 11 années Il y a

    Je ne suis pas sûr moi non plus que ton texte rend justice au propos de Mme Kerneïs. Je trouve que tu es proche de lui faire dire le contraire de ce qu’elle voulait dire, et que l’ensemble de son propos semble vouloir rendre compte.
    Je pense qu’il aurait été mieux d’aborder ça en s’interrogeant « à haute voix » sur ce que peut bien vouloir dire cette affirmation. Quelle réalité elle met en évidence? (ce que fait très bien Marc St-Pierre, par ailleurs)
    Que la stratégie de communication (ou l’absence de —) de la Fédération des CS soit déficiente, ce peut être une chose à déplorer, mais attention de ne pas faire porter le poids de cela aux acteurs du système, individuellement.
    À moins de s’inscrire dans une stratégie de « diviser pour mieux régner » — ce qui m’apparaîtrait déplorable.

  5. Marc st-pierre 11 années Il y a

    Merci Clément. Rien à ajouter.

  6. Photo du profil de Mario Asselin
    Mario Asselin 11 années Il y a

    Je vois peut-être ça trop simple… Reprenons alors.
    Le gouvernement impose des restrictions de 110 millions en donnant comme ligne directrice qu’il souhaite lutter contre la bureaucratie. La Présidente de la Fédération des C.S. dit qu’il n’y a pas de bureaucratie. Elle va jusqu’à dire que ce que les médias et certains critiques nomment de la bureaucratie, ce sont des services aux élèves. Je m’oppose.
    Dans ce billet, je reconnais le même discours. Cette fois-ci dans la bouche d’une présidente d’un Conseil de commissaires d’une C.S. Pas de bureaucratie… que des services aux élèves. On justifie ainsi de ne pas «couper», mais plutôt de piger dans des surplus ou d’adopter un budget déficitaire.
    Le message que je décode est qu’il n’y a pas de bureaucratie à couper et qu’il faut accepter sans débattre qu’il faudra fonctionner comme avant. Je décode aussi que tout mon problème est lié à de la perception; ce serait un problème de communication…
    Trop facile.
    Ce qu’elle voulait dire Mme Kerneïs, je n’en sais trop rien. Je lis – par le filtre médiatique, j’en conviens – la même chose que ce que j’entendais de la bouche de Mme la Présidente des C.S.
    Est-ce qu’il va y avoir quelqu’un au sein des C.S. qui va accepter le principe qu’il y aurait moyen de faire autrement ? Est-ce que je vais trouver la trace d’un officier qui va accepter le principe qu’il y a de la bureaucratie située au palier des C.S. et qu’il y aurait lieu de regarder cela de près ?
    On peut prétendre que je fais trop de raccourcis, mais je refuse le principe de la stratégie d’évitement.
    Désolé si «je ne rends pas justice»… Je ne vois aucun signe au niveau des C.S. qu’on écoute la préoccupation de ceux qui proposent de faire autrement. S’il y en a, merci de me les indiquer.
    Je parle du principe de moins de C.S./plus d’école…
    On n’est pas obligé d’être d’accord avec moi sur cette proposition, mais admettons que la stratégie d’évitement existe et qu’elle semble être la ligne directrice des autorités des C.S.

  7. Marc st-pierre 11 années Il y a

    Six personnes, des bureaucrates, travaillent au service de la paye chez nous. Peut-être sept. Toutes les deux semaines, ils émettent près de 4000 chèques de paye, avec tout ce que ça représente comme opérations. J’abolis ces postes et je dis aux écoles de s’en occuper… Cinq autres travaillent au service de la taxation. Ils émettent 45 millions de dollars de compte de taxes chaque année, en assurent la perception, émettent des quittances pour des notaires, des banques, tiennent le rôle d’évaluation à jour, etc. Dehors? Les dépenses de nature administrative, ce que la ministre nomme la bureaucratie, c’est 10 millions chez nous, sur un budget de plus de 200 millions. Sur ce 10 millions seulement, il faut couper 3,2 millions pour faire notre part du 110 millions de la ministre. As-tu juste une petite idée de ce que ça représente? Une autre chose dont on ne parle pas assez: ces coupures s’ajoutent à celles déjà prévues et planifiée dans le cadre de la loi 100, dont je te rappelle les grandes lignes: diminution de 10% des dépenses administratives, 25% des frais de déplacement et de perfectionnement, abolition d’un poste administratif sur deux au moment du départ à la retraite. Deux partent, un seul poste est ouvert. Le MELS a aussi aboli des postes. Mais comme les besoins sont toujours là, il procède par prêt de service. Je prête un cadre au MELS, il me le paye. Je le remplace temporairement. C’est au final que c’est intéressant: les deux postes apparaissent dans mes effectifs…pas dans ceux du MELS.
    Le 110 millions de la ministre, c’est pour permettre au gouvernement d’atteindre son objectif de déficit zéro. De faire tourner ça autour de la bureaucratie, c’est de l’opportunisme politique(méchant pléonasme). Et toi, tu suis ça?

  8. Photo du profil de Mario Asselin
    Mario Asselin 11 années Il y a

    Merci de poursuivre cette discussion Marc.
    Je centre d’abord mon attention sur certains points où je suis plutôt d’accord avec toi. La coupure de 110 millions est teintée d’opportunisme politique, c’est certain. Le thème de la bureaucratie et l’intention de vouloir la diminuer passent bien dans la population. Je ne reproche pas au gouvernement de cibler ce thème, mais je reconnais que les coupures annoncées ont probablement peu à voir avec un réel souci de la diminuer.
    Votre position de cadres dans la situation actuelle est fragile, voire intenable. Je lis ce que tu écris et je pressens toute l’incongruité de mon approche dans le contexte de tout ce que vous avez à absorber. L’exemple de la mécanique des prêts de service est éloquent; à ce jeu de cache-cache entre le MELS et les C.S. sur l’engagement de cadres, ce sont les C.S. qui vont toujours être perdantes dans l’opinion publique.
    Prenons l’organisation du service de la paye. Tu envoies ça par en bas, aux écoles. Tu comprendras que ma proposition serait plutôt d’envoyer ça par en haut. Je m’explique… Il y a 72 commissions scolaires au Québec (69 CS linguistiques – 60 francophones et 9 anglophones – et 3 CS à statut particulier)? Est-ce qu’on peut dire qu’il y a 72 services de la paye ? Je ne viserais surtout pas à en augmenter le nombre, mais plutôt à le diminuer. Pour plus de 42 000 employés, le Mouvement Desjardins possède quatre services de la paye, selon mes sources (DSF, DAG, Caisses et org. central, dont VMD). J’arrive à une moyenne d’un service de la paye par 10 660 employés. Si on part du principe que les C.S. regroupent autour de 175 000 employés, ils auraient un service de la paye par 2 430 employés. Il y a un espace pour mieux faire, non ?
    Garder les structures actuelles et s’empêcher d’avoir une vision systémique est cruel pour ceux qui ont à agir dans un contexte comme celui que tu décris.
    Voilà pourquoi ce thème de la lutte contre la bureaucratie peut difficilement devenir un objectif. Surtout pas à la base de prétendues coupures… Je ne suis pas en croisade contre la bureaucratie. Si j’ai des doutes sur ta façon de comptabiliser tout cela (je l’ai déjà exprimé dans un commentaire au bas de ce billet), je suis certain que la cible de diminuer les sommes d’argent consacrées aux activités administratives en éducation est la bonne. Il faut amener davantage de ressources financières plus près de là où se situe l’action auprès des élèves.
    Regarde avec moi ces deux tableaux issus d’un document du vérificateur général. Le tableau 4 du rapport pour l’année 2010-2011 du VGQ (chiffres au 30 juin 2008) indique 561 millions de dollars en dépenses dont 362 en salaires. Vingt-six millions seulement pour la ligne «Conseil des commissaires et comités». Au-delà des pourcentages sur lesquels on pourrait s’obstiner (dépenses bureaucratiques ou pas), c’est beaucoup beaucoup d’argent dont un fort pourcentage ne va pas à des services directs aux élèves. Trente-trois millions en «Messagerie et téléphonie»! Dans le tableau 3 du même rapport du VGQ, on voit l’évolution de ces dépenses. Ça augmente toujours, alors que souvent, le nombre d’élèves diminue. Des questions se posent… Un bon de 18 à 26 millions entre 2007 et 2008 pour la ligne «Conseil des commissaires et comités»; je suis certain que tu partages certains doutes sur l’à propos de vouloir regarder de plus près le fonctionnement de la démocratie scolaire dans le contexte où en plus de ces chiffres, on voit que très peu de gens exercent leur droit de voter pour les personnes qui sont concernées par cette ligne comptable…

  9. Photo du profil de AlexisGagne
    AlexisGagne 11 années Il y a

    J’ai travaillé dans la troisième plus grande commission scolaire des États-Unis, celle de Chicago. Il y a plus de 400 000 élèves. C’était très dysfonctionnel.
    Des théoriticiens de l’organisation disent que quand une organisation devient trop grande, il est impossible de bien la gérer. Chicago Public Schools, avec 700 écoles et un budget de 6 milliards, a presque certainement passé cette ligne.
    Je suis certain qu’il y a pour 110 millions de dollar de coupures possibles dans les commissions scolaires, mais sauront-ils choisir les bonnes coupures? Probablement pas, ils auront souvent à couper les plus juniors. C’est ce qui arrive souvent quand les gens tentent de couper la bureaucratie et c’est ce qui me fait peur.
    Et si l’on essaie de trop réduire le nombre de commission scolaire, nous nous retrouverons potentiellement avec quelques Chicago Public Schools, trop grands et trop complexes pour être bien gérés. Je ne dis pas que je suis nécessairement contre, mais il faut faire très attention.

  10. Photo du profil de DianeBlaquiere
    DianeBlaquiere 11 années Il y a

    Mais c’est le ras-le-bol de ces guerres d’ego pendant qu’on doit s’occuper nous-même de la réussite de nos enfants!
    Aucun calcul ne remplacera la condamnation à l’échec répété d’enfants talentueux perdus dans ce nombrilisme.
    Y-a-t-il quelqu’un à bord?
    Croyez-moi, je parle d’expérience. Je continue à sauver les jeunes du massacre…..les 30% qui se lassent de tout cela.

  11. Photo du profil de LucPapineau
    LucPapineau 11 années Il y a

    Personnellement, ce que je trouve incroyable et révélateur dans les propos de Mme Kerneïs est le fait qu’elle songe ni plus ni moins à une campagne de valorisation des CS alors que ça fait quoi? cinq, dix ans que, politiquement, on les remet en question. Elle est fichtrement en retard sur la réalité, non? De plus, elle songe à cette campagne alors qu’elle appartient à une fédération dont c’est un des mandats! Décalage avec la réalité et inefficacité structurelle?
    Personnellement, je crois que les CS jouent un rôle important mais, plus elles s’enferment dans le déni et l’inaction, plus elles favorisent un statut quo intenable, plus elles donnent l’impression de ne pas gérer convenablement les sommes qu’elles reçoivent (ce n’est pas normal qu’on déterre encore des histoires d’horreur quant à certaines dépenses de voyage et de comptes de frais de représentation), plus elles encouragent une certaine culture de l’impunité, plus elles seront les artisans de leur propre malheur.
    On dirait qu’elles achètent du temps au lieu de le mettre à profit. Très révélateur d’un organisation qui prouve (à tort ou à raison) les propos de ceux qui les estiment inefficaces et inutiles. Quand tu n’es même pas capable de te défendre correctement, qu’en est-il des mandats qu’on te confie? À cet égard, les CS ont perdu la guerre de la perception depuis longtemps et c’est malheureusement une des plus importantes dans l’état actuel des choses.
    Ce n’est pas normal non plus que la fondation Jasmin-Roy en ait fait plus pour la promotion du respect des différences dans nos écoles que le MELS et la FQCS réunies.
    Il est important que les vrais débats se fassent et il n’est pas normal, M. St-Pierre que vous montiez aux barricades en fournissant des exemples intéressants alors qu’autour de vous, des décideurs importants des CS semblent ne pas accorder d’importance à ces questions ou en sont tout simplement incapables. C’est ce que cherche à souligner M. Asselin dans le titre de son billet, je crois.

  12. Marc st-pierre 11 années Il y a

    Mario,
    Le bond de 18 à 26 millions auquel tu réfères entre 2007 et 2008 est comparable au bond observé entre 2003 et 2004. Pourquoi tu penses? Juste pcq’en 2007-2008 et en 2003-2004 il y a eu des…élections scolaires. Et chaque fois ça coûte 7-8 millions…alors si on oublie çes bonds liés à des contextes particuliers, les hausses auxquelles tu fais allusion viennent de fondre comme neige au soleil. Deuzio, pour ce qui concerne les hausses de messagerie et téléphonie, elles sont en lien direct avec le programme à frais partagés Villes et villages branchés dont les CS étaient les maîtres d’oeuvre. La fibre, c’est pas
    gratis, tu dois en savoir quelque chose. J’ai lu et relu le rapport du VG, il recommande essentiellement de regrouper des services et surtout, compte-tenu de la déçroissance démographique dans certaines régions, de penser à de nouvelles fusions de CS. Ce qui est pensable et, à mon sens, logique. Si t’as envie d’aller plus loin dans ta réflexion, assure -toi de t’entourer de gens qui connaissent mieux cette game là que toi, parce que tu risques de te faire manger tout rond. Je ne voudrais pas que ça t’arrive.

  13. Photo du profil de Mario Asselin
    Mario Asselin 11 années Il y a

    Marc… un peu de fairplay. Tu expliques deux hausses (en partie?) dans des états financiers et tu deviens confortable au point de narguer ton interlocuteur. Come on.
    Je ne m’embarquerai dans «aucune game» seul, bien sûr, mais je ne propose pas de faire du neuf avec de l’existant. J’imagine facilement le palier mitoyen entre le ministère et les écoles dans le modèle «coopérative de services» plutôt que «centre décisionnel».
    Merci quand même pour le conseil.
    Les propositions de la Coalition vont susciter des débats cet automne et je ne crois pas que «la game» de savoir «qui va manger qui» vaut la peine d’être jouée…

  14. Marc st-pierre 11 années Il y a

    Ce que je te dis Mario, c’est que tu as pris la peine de sortir des tableaux préparés par le bureau du VG. Tu commentes les chiffres en disant qu’il y avait eu des hausses vertigineuses de coût certaines années, sans savoir que ces années où ça coûte si cher, c’est à cause des élections, un processus encadré par la loi et supervisé par le DGE. Tu dénonces ensuite les coûts de messagerie et téléphonie, ignorant les programmes à frais partagés auxquels le gouvernement nous a incités à participer: fibre, téléphonie IP, infrastructure, etc. Je ne te nargues pas Mario. Si c’est l’impression que t’as eu, je m’en excuse. Je te donne juste le conseil de bien t’entourer et de poser des questions. Y’a pas beaucoup de gens de ma confrérie qui vont te parler comme je le fais. J’espère au moins que tu l’apprécies…

  15. Photo du profil de Mario Asselin
    Mario Asselin 11 années Il y a

    J’ai bien saisi Marc… et sur les tableaux, puis sur le conseil. Mais il y a tant d’autres sujets dans le commentaire que je t’adressais (l’exemple du service de la paye que tu ne touches pas, par exemple). Actuellement, je n’exprime que des positions personnelles; ce sera une toute autre histoire, si l’aventure politique me porte jusqu’à m’exprimer pour une organisation… Malgré tes explications sur les hausses, ça n’enlève pas le fait que les montants soient très élevés sur ces deux postes budgétaires et qu’il faut réfléchir à redéfinir la démocratie scolaire. Malgré tes explications sur l’item «messagerie et téléphonie», en dehors des hausses, il y aurait aussi beaucoup à argumenter sur la façon des les C.S. dépenses les $$ de ce côté. L’essentiel n’est pas là. J’imagine que si tu veux maintenir la discussion sur ça, c’est que ça sert un peu ton argumentation…
    J’apprécie énormément que tu discutes avec moi, en public. Tu es le seul cadre d’une C.S. à le faire ici.
    Mais tu serais surpris du nombre de tes «confrères/consoeurs» qui m’envoie des courriels. En dehors de ce carnet, je fréquente plusieurs gens qui travaillent dans des C.S. et le dialogue est animé et constructif. Certains courriels un peu moins, parfois.
    Il m’arrive même de réaliser certains mandats pour des C.S. Tous ces gens ne me parlent pas de la manière que tu le fais, mais ils me parlent autrement. Toutes ces conversations sont instructives…
    Le fait de pouvoir échanger des points de vue divergents, en public, avec toi, m’est précieux et l’est sans doute pour les gens qui fréquentent ce carnet.
    Merci.

  16. Photo du profil de Mario Asselin
    Mario Asselin 11 années Il y a

    J’en profite pour réagir au commentaire d’Alexis Gagné. J’ai bien noté votre préoccupation. L’intention étant de donner plus de pouvoir aux écoles, les C.S. en auront moins. De fait, je propose qu’elles deviennent des organisations «de services» plutôt que «décisionnelles», alors la diminution n’entraînera pas ce que vous avez connu à Chicago.
    @Luc Papineau : Vous avez bien décodé ce que je cherche à souligner.

  17. Photo du profil de LucPapineau
    LucPapineau 11 années Il y a

    MM Saint-Pierre et Asselin,
    S’il y avait plus de dialogue, de volonté de s’interroger et de répondre, moins de désir irrévocable de statut quo, plus de conscience qu’on est tout d’abord là pour les élèves, les solutions seraient plus faciles à trouver, il y aurait moins d’affrontements et plus de gagnants.
    Je ne sens pas chez Mme Bouchard autant d’ouverture…

  18. Marc st-pierre 11 années Il y a

    La paye: supposons qu’on organise un regroupement pour les produire à moindre coût. Puis mettons qu’on organise la saisie des données dans chacune des unités, ce qui est incontournable puisque tous les rapports de temps doivent être validés d’une façon ou d’une autre par les supérieurs immédiats. Comme il y a bcp d’unités, il faut mettre en place un système de vérification interne uniforme. On ne peut pas se permettre trop d’erreurs avec les payes, on parle de 70% des dépenses des CS. Ensuite, il faut intégrer tous les systèmes au niveau central pour que les chèques sortent. Il y a aussi probablement des politiques locales et des façons de faire à uniformiser. De la formation à organiser. Une grosse job de programmation à faire faire par la GRICS, parce que la paye, ça touche un paquet de systèmes… Des coûts importants de transition sont à prévoir… Pour économiser deux ou trois postes? Mais compte tenu des coûts de transition, dans combien d’années commencera-t-on à réaliser de véritables économies. Pendant tout ce temps-là, on va mobiliser plein de monde à commencer par les DG sur un dossier qui a peu à voir avec la mission éducative… Je pense que si on veut vraiment rationaliser, il faut jeter un coup d’oeil du côté de la démographie et terminer, achever, le travail des fusions débuté il y a 50 ans. Pour mémoire, cher Mario, il y avait au Québec 1464 commissions scolaires au début des années « 60. Avant les fusions de « 98, il y en avait 110 ou 111… avec ces fusions, on est pas passé à 71. C’est là où on en est. Pas si mal je trouve. Surtout qu’au travers tout ça, il y a eu plein de changements avec lesquels composer, des départs massifs à la retraite, la mise sur pied de services de garde qui accueillent quelques centaines de milliers d’enfants… Pis pas mal de ministres différents… Pis des ordres, pis des contre-ordres.
    Bon dimanche Mario!

  19. Photo du profil de LucPapineau
    LucPapineau 11 années Il y a

    La fusion des CS a-t-elle produit des économies? Voici ce qu’en dit Josée Bouchard, présidente de la FCSQ:
    «M. Legault est mal documenté. On est les meilleurs dans certaines matières, au Québec. Quand il nous dit qu’il va y avoir des économies en défaisant la structure des commissions scolaires, j’aimerais rappeler à M. Legault qu’on nous avait promis des économies de 100 M$ [lors de la fusion des commissions scolaires]. Un an plus tard, après la fusion, le coût des fusions était plutôt de 76 M$.»
    De deux choses: on peut insinuer que Mme Bouchard veut montrer que les fusions n’atteignent pas leur objectif financier ou simplement que les CS n’ont pas été foutues de gérer convenablement celles-ci. Dans les deux cas, il est inutile de parler de fusions si elles sont inefficaces ou si ceux qui sont amenés à les réaliser le font incorrectement. Existe-t-il des études quant au nombre de postes de cadres abolis, par exemple? Combien de DG sont devenus des DGA?
    L’attitude actuelle de certaines CS a déjà amené certains politiciens à vouloir les abolir. Si on va de l’avant avec des fusions, va-t-on leur confier ce mandat ou avoir recours à un organisme extérieur?
    Dans l’ordre actuel des choses, le statut quo n’est plus une solution, mais certaines solutions risquent d’être pire encore.

  20. Photo du profil de ClementLaberge
    ClementLaberge 11 années Il y a

    Mario,
    Il est certain que dans une logique de saine administration, des efforts constants doivent être consacrés à l’amélioration de la gestion – et sans doute aussi à une évaluation continue de l’efficacité des structures administratives.
    Reste que, même si je suis prêt à reconnaître qu’il peut être utile à certains moments de réaffirmer cela, j’ai encore quelques doutes sur le fait que cela appartienne au domaine de l’essentiel, dans la perspective de Guy Coulombe — pour revenir à notre échange d’il y a quelques semaines.
    De quelle façon cela est-il en lien avec le constat que les jeunes francophones quittent l’école en plus grand nombre que les autres Québécois?
    Comment cela est-il en rapport avec le fait que les jeunes francophones fréquentent moins l’université?
    Comment est-ce que cela affecte le taux de décrochage qui est encore dramatiquement élevé?
    Ou, pris autrement, comment la réorganisation que tu évoques aura-t-elle des effets sur ces enjeux? Ou sur quels enjeux crois-tu que cela aura des effets directs?
    C’est sous cet angle que je souhaiterais qu’on poursuive la discussion. La nature et l’organisation d’un système de services publics restent un moyen pour atteindre des objectifs.
    Voyons où on échoue et évoquons des adaptations/transformations pour faire mieux.
    Peut-être qu’on arrivera à la conclusion que c’est en revoyant la structure administrative qu’on pourra agir efficacement sur les « vrais problèmes », mais pour le moment, je ne suis pas prêt à tenir ça pour acquis.

  21. Marc st-pierre 11 années Il y a

    Luc: certains politiciens s’intéressent aux CS parce que ça a l’air payant de le faire du point de vue électoral. Rien à voir selon moi avec ce que tu appelles « les attitudes des CS ».
    Clément: là où on a fait le plus grand nombre de restructurations depuis 20 ans, c’est dans la santé et les services sociaux. Un constat parmi d’autres: il y a dans la santé un cadre pour 17 employés. En éducation, on parle d’un cadre pour 35 employés. Je reste convaincu qu’il faut mettre tous les efforts sur la mission éducative elle-même. Pas sur les structures. Enfin, pas juste sur les structures. Et il faut miser fort sur les actions locales. Comment chaque milieu pourra-il mieux faire, mieux contribuer au développement des régions, des communautés, des personnes? Quelle doit être la contribution des CS à la lutte à la pauvreté, à l’exclusion sociale? Que doivent faire les CS pour qu’à la fin de la 1ère année, tous les enfants sachent lire?
    Enfin, des questions comme celles-là, il faut y répondre.

  22. Photo du profil de Mario Asselin
    Mario Asselin 11 années Il y a

    Cette invitation à poursuive la discussion sous l’angle des questions que tu apportes Clément me plaît bien. On pourrait même ajouter celles de Marc.
    Maintenant que le Festival d’été de Québec est terminé, j’ai quelques soirées de libres pour écrire de nouveaux billets centrés sur ces préoccupations 😉

  23. Photo du profil de ClementLaberge
    ClementLaberge 11 années Il y a

    « …il faut miser fort sur les actions locales. (…) Quelle doit être la contribution des CS à la lutte à la pauvreté, à l’exclusion sociale? Que doivent faire les CS pour qu’à la fin de la 1ère année, tous les enfants sachent lire? »
    Je suis tout à fait d’accord — et c’est pour cela qu’il faut à mon avis adopter plutôt la perspective d’un meilleur arrimage des CS avec les municipalités plutôt que d’une plus grande centralisation et de l’éloignement des « milieux de vie » qui l’accompagnerait presque inévitablement.
    Mario nous dira que ce sont les écoles qu’il souhaite voir « plus près des milieux de vie », pas les commissions scolaires — ça se défend aussi, resterait alors à trouver des façons de coordonner les actions de chacune.
    On ne voit souvent pas d’alternatives entre la « centralisation » et la « décentralisation » — mais je crois beaucoup dans une approche de « distribution » des responsabilités — comme dans les systèmes informatiques où on a appris avec les années à utiliser à bon escient des centaines de petits ordinateurs pour accomplir ensemble, une tâche qu’on ne croyait auparavant possible qu’avec de très puissants ordinateurs.
    Peut-être pouvons-nous nous inspirer de cela, aussi, pour poursuivre notre discussion.

  24. Photo du profil de LucPapineau
    LucPapineau 11 années Il y a

    Monsieur Marc: on ne sera pas toujours d’accord sur tout, mais je suis convaincu qu’on se rejoint sur bien des choses.
    Quand je parle d’attitude des CS, la présidente de la FCSQ incarne bien ce dont je parle. Il ne faut pas se cacher la tête dans le sable comme elle le fait souvent: les CS ont, au minimum, un problème d’image incroyable qui perdure depuis des années. Or, alors qu’on attaque l’efficacité des CS, il est tout à fait stupéfiant de les voir incapable de mettre de l’avant une riposte à toutes les assauts qu’elles ont subis. Vouloir montrer que tu es inefficace ou déconnectée, tu ne t’y prendrais pas autrement… C’est inconcevable et même inadmissible pour un lobby ayant un budget de 4 millions $ par année.
    Au fait, pourquoi remettons en question les CS (et les structures)? Tout d’abord, parce qu’on croit que l’argent serait mieux dépensé autrement. Plus près des élèves, plus efficace, dirait M. Legault. Cela reste à prouver. Ferait-on de véritables économies?
    Ensuite, parce qu’on veut décentraliser les prises de décision et les rapprocher de l’élève. Actuellement, je ne sais pas encore si j’aurais une épreuve de fin d’année en première secondaire. La table des directeurs de ma CS doit se réunir, les CP doivent se prononcer. J’espère juste le savoir avant juin 2012…
    Honnêtement, je ne sais pas si je fais assez confiance au système scolaire actuel pour être capable de se réformer. Déjà qu’on doute que la fusion des commissions scolaires a atteint ses objectifs financiers.

  25. Marc st-pierre 11 années Il y a

    Clément: je partage ton point de vue quant à un meilleur arrimage villes-écoles. Il faut aborder les problèmes de développement social (et les solutions aussi) dans une perspective territoriale. La ville, le village ou le quartier sont des milieux d’appartenance autour desquels on peut développer de fortes solidarités. Ce qui me ramène au dilemme autonomie des écoles-gouvernance régionale. Il n’y a pas de partenariat véritablement efficace qui puisse se développer si l’un des partenaires (la ville, le CSSS, la MRC, etc) doit dépenser une bonne partie de son énergie à tenter de coordonner entre elles de petites unités, relativement nombreuses et autonomes. J’ai des exemples à la dizaine.
    Dans un autre registre, celui de l’équité et de la lutte à l’exclusion, réduire le modèle de gouvernance régionale en éducation à celui de pourvoyeur ou coopérative de services pour des écoles autonomes, c’est accepter à moyen terme un développement asymétrique du système scolaire et un clivage encore plus prononcé entre écoles de milieux favorisés et défavorisés. L’expérience néo-zélandaise est fort bien documentée et instructive à ce sujet.
    Finalement, peu importe la direction, la saveur politique du jour ne doit pas guider les choix qui seront à faire. Partant du principe que le rôle premier de nos organisations scolaires c’est de faire en sorte que toute les personnes qui vivent sur territoire donné puissent développer leurs compétences de façon optimale sans égard à leur condition sociale, leur sexe, leur origine, leurs
    moyens financiers, notre choix d’organisation devra s’appuyer non pas sur une idéologie, mais sur des résultats de recherches et des expériences probantes. Quelle est la meilleure organisation pour permettre au plus grand nombre de personnes possibles, en toute équité, de développer au maximum leur potentiel, leurs compétences, afin que chacun puisse bénéficier des meilleures conditions/qualité de vie possible, et ce, de façon durable et en toute solidarité sociale…

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