Touché

Au lendemain de la première journée de ma « nouvelle vie » professionnelle, mon quotidien a repris un cours plus normal aujourd’hui, mais au-delà des mandats chez Opossum sur lesquels j’ai travaillé, il y avait dans les réactions des gens une épice différente.

Je me suis employé, d’abord, à écrire au Voir une sorte de billet-pause. Et je suis passé à autre chose…

Je suis allé à la rencontre des gens. Je me suis fait beaucoup taquiné sur la petite phrase qu’on m’entend dire à propos de Mme Maltais dans cette vidéo, « je pense que c’est le bon temps pour elle de passer à autre chose ». De fait, un peu avant cet extrait, j’avais des bons mots pour ma rivale qui a beaucoup donné à la politique et c’est le journaliste de The Gazette qui a le plus fidèlement rapporté mes propos, curieusement… et le mieux résumé la situation :

«Asselin is running in downtown Taschereau riding, now held by the PQ’s Agnès Maltais, who tried to get on Labeaume’s good side by sponsoring a bill to retroactively make legal an agreement between Quebecor CEO Pierre Karl Péladeau and the mayor, negotiated without public tenders, and giving Quebecor management and naming rights for the new arena. In so doing, Maltais set off a caucus revolt in the PQ, leading to the defection of six PQ MNAs and tarnishing the reputation of Maltais as a hard-working member. Asselin said he knows Maltais, thinks she has done a good job and has given a lot to politics, but “It’s time for her to move on to something else. »

D’autres m’ont plutôt rapporté que Agnès Maltais était très rapidement passée à l’attaque. Je comprends qu’on veuille me coller le plus rapidement possible l’étiquette de « gars du privé », mais ce sera très difficile auprès des gens du comté avec qui je travaille depuis plus de quatorze ans de leur faire croire que je n’aurais « pas été au diapason des besoins des gens ». Bien essayée !

Évidemment, partout où je suis allé aujourd’hui, on m’a félicité pour ma candidature. Via courriel, sur les médias sociaux ou dans la rue, un même message : demeure ce que tu es ! Je comprends qu’il ne faudrait pas que la politique me change…

Est-ce vraiment ce qui arrive à trop de politiciens ?

J’ai eu l’occasion de mieux comprendre dès le début de ma soirée aux Rencontres cinématographiques de Québec où était présenté l’essai ciné-Matteau-graphique « Le combat silencieux ». Une oeuvre touchante où un fils (Samuel) rencontre sa mère (Nathalie) à travers son combat contre le cancer. Après la projection – et la longue ovation – , nous avons eu l’occasion d’échanger avec les deux « personnages » au centre de l’action et pendant la conversation, il m’est revenu en tête un billet écrit l’an dernier au contact de gens qui m’ont appris beaucoup sur le cancer. Avec beaucoup d’émotion, Nathalie Giguère nous a raconté avoir réalisé au terme du tournage comment elle en était arrivée à reconnaître cette maladie.

Être touché par le cancer plutôt que de lutter contre le cancer… toute une différence !

D’un point de vue artistique, le film de cinquante-deux minutes porte la signature habituelle de son créateur qui nous livre toujours des images prenantes et des plans inusités. La bande-annonce représente bien l’oeuvre…


Le Combat Silencieux – bande-annonce de Samuel Matteau sur Vimeo
Mais la force du document est ailleurs. Loin d’être un film sur le cancer, l’essai porte sur la vie, sur l’art et sur l’abandon d’une mère envers son fils en qui elle a totalement confiance, même aux moments où sa vulnérabilité ne pourrait être plus palpable.

Ce soir, j’étais avec des gens de coeur et au moment de poser une question à Samuel et Nathalie, je ne me suis pas identifié. J’en étais incapable, compte tenu du nombre de personnes présentes qui m’avaient salué chaleureusement et qui savaient que la ligne est mince entre « m’as-tu-vu-je-pose-une-question » et je me pose vraiment une question ayant envie du partage avec les autres.

Je suis revenu à la maison avec le sentiment d’avoir été touché tout au long de la journée.

Comme d’habitude, j’étais du matin au soir dans Taschereau. Une belle journée avec mon monde…

Mais il y avait davantage.

Cette conviction qu’on me permettait aussi de vivre à l’aise avec l’envie de représenter les gens du centre-ville, sans la nécessité d’en faire plus pour autant.

Demeurer ce que je suis.

Je retiens.

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