Marie Malavoy et les écoles privées

On apprend ce matin que la nouvelle ministre de l’Éducation voudrait que les écoles privées cessent de sélectionner leurs élèves pour continuer d’obtenir du financement de l’État. Mme Malavoy voudrait développer davantage le réseau des écoles privées au détriment du réseau public qu’elle ne s’y prendrait pas différemment.

Il faut d’abord savoir qu’il y a beaucoup moins d’écoles privées sélectionnant les élèves sur la base des résultats scolaires (ou de tests d’admission) qu’on ne le croit. Regroupées très majoritairement sur l’île de Montréal, ces écoles peuvent s’adapter en procédant différemment pour attribuer les places disponibles, mais la pression à l’entrée ne pourra qu’augmenter. Déjà, dans certaines de ces écoles, il y a dix demandes d’admission pour une place disponible. Cinq ou six écoles à Québec, deux à Sherbrooke… du total des 200 et quelques écoles primaires ou secondaires qui reçoivent du financement de l’État, il ne doit pas y avoir bien plus d’une quarantaine d’institutions où le nombre de places disponibles est inférieur à la demande. La pression dans ces régions pour que d’autres écoles privées naissent sera plus forte !

Qui sait si les écoles privées qui offrent le service de résidence et celles spécialisées en adaptation scolaire pourront mieux se développer ?

Dans toutes les autres écoles qui actuellement ne réussissent pas à combler toutes les places disponibles, le fait d’être rassuré sur le financement et l’égalité des chances devrait contribuer à augmenter de manière importante la demande.

La politique de Marie Malavoy et du gouvernement péquiste n’annonce rien de bon pour le réseau public qui sera davantage concurrencé dans ce contexte.

Le gel pour un certain nombre d’années de l’enveloppe total du financement, l’obligation entre les écoles privées de s’entendre sur une nouvelle répartition des fonds et l’aménagement d’écoles publiques autonomes prônées par la Coalition Avenir Québec me semblent offrir de bien meilleures perspectives au système d’éducation du Québec.

Mais bon, si Mme Malavoy tient absolument à favoriser l’adhésion au privé, c’est son privilège de ministre !

Ah oui… j’oubliais; qu’est-ce qu’on va faire avec les écoles publiques qui sélectionnent leurs élèves dans certains programmes particuliers bien davantage qu’au privé ?

Ajout : Le point de vue du Président de la Fédération des établissements d’enseignement privés, en date de février 2012, sur certaines de ces considérations, « Déconstruire les mythes autour de l’école privée ».

Mise à jour du 19 octobre : J’ai discuté de ce sujet avec Camil Bouchard (ex député du PQ) sur les ondes de Michel Desautels, à la Première Chaîne de Radio-Canada.

Mise à jour du 24 octobre : Complément d’information sur le blogue du directeur de l’École Alex Manoogian, « L’école privée, c’est aussi… ».

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2 Commentaires
  1. […] qui disposent de plus de demandes que de places disponibles. On devrait en prendre conscience (lecture supplémentaire sur ce […]

  2. […] qui disposent de plus de demandes que de places disponibles. On devrait en prendre conscience (lecture supplémentaire sur ce […]

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