Bordel informatique : freinons l’immobilisme!

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».

Plus ça change, plus c’est pareil, dans la gestion des grands projets informatiques au gouvernement. L’article de ce hier matin au Journal est sans équivoque : « Les fonctionnaires sont incapables de dire combien les projets informatiques ont coûté aux Québécois l’an dernier et cette année ». On a complètement perdu le contrôle!

Non seulement le gouvernement s’est-il placé dans une honteuse dépendance technologique à des solutions logiciels fermées pour traiter les données gouvernementales, mais il s’acharne à gérer des technologies la plupart du temps dépassées au moment où les projets sont «livrés». Plutôt que de se concentrer à bien gérer l’information en la rendant disponible dans des formats ouverts, l’approche gouvernementale consiste la très grande majorité du temps à traiter les données par lui-même, dans la complexité. Des alternatives aux traditionnelles manières de procéder existent, (l’informatique en nuage, l’approche des services Web, le «OpenData»), elles sont bien documentées, mais toutes sortes de mauvaises raisons sont invoquées pour ne pas modifier ses façons de faire dans les ministères et sociétés d’État. Notre gouvernement doit d’urgence comprendre l’importance de diffuser de l’information brute et factuelle, comportant moins – ou pas – de traitement éditorial. C’est le défi des administrations gouvernementales modernes à l’ère du numérique.

Les histoires d’horreur et le gaspillage ont beau être légion dans les médias ou faire l’objet de plusieurs chapitres des rapports du Vérificateur général du Québec, année après année, le fonctionnaire numéro 1 de l’informatique au gouvernement (président du Centre des services partagés du Québec – l’organisme qui coordonne la plupart des grands chantiers informatiques de l’État) se présente à l’étude des crédits budgétaires en offrant des réponses vagues et incomplètes, comme celles de ces derniers jours.

Petite lueur d’espoir, le président du Conseil du trésor et responsable des dossiers informatiques au gouvernement Martin Coiteux semble « personnellement très préoccupé par le manque d’information » disponible…

Pire encore, ce hier matin sur le site Web du tableau de bord sur l’état de santé des projets en ressources informationnelles, 95,2% des projets « progressent comme prévu » (saisies d’écran de ce hier matin). Mon oeil…

Tableau_de_bord_RI_26juin_09h

Tableau_de_bord_RI_26juin_09h01

Ça va prendre combien de «démonstrations» comme celles auxquelles on assiste à l’étude des crédits actuellement pour que nos dirigeants comprennent qu’il y a un grand ménage à faire dans la manière de concevoir la gestion de l’information au gouvernement du Québec?

Le fonctionnaire numéro 1 de l’informatique au gouvernement porte le titre de Dirigeant principal de l’information (DPI); quand va-t-il assumer pleinement son rôle plutôt que de se contenter de gérer de l’informatique?

Un peu plus ces jours-ci en commission parlementaire et on l’entendait dire freinons l’immobilisme.

Une p’tite bourrée de tournage en rond avec ça?

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