Sur le bout de ma langue

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».

Je le sais, mais je ne m’en souviens plus.

Au moment où je pense l’avoir retrouvé, je n’ai pas les mots pour le dire.

Comment qualifier notre rapport avec le français, notre belle langue, à certains moments où elle fait la manchette parce qu’on a peur de ne pas y être assez attaché ?

Quand je vois les syndicats sortir de manière si intempestive sur une étude portant sur l’anglais intensif au primaire, je me dis qu’on doit lire tous les petits caractères avant d’acheter, certes, mais qu’on se doit de rester calme.

Quand je lis que mon maire à Québec plaide à la fois pour « l’encouragement d’une immigration francophone et le désir de voir les citoyens de la ville maîtriser au moins deux langues », j’ai souvenir qu’il s’insurgeait contre l’usage croissant de l’anglais à Paris, et je me dis qu’on a tort de lui prêter de mauvaises intentions.

Mais quand je vois un chroniqueur comme Louis Cornelier réduire à la défense du français les réactions d’un Gilles Duceppe ou d’un Michel Gauthier (tous deux ex chefs du Bloc Québécois ayant exprimé des réserves sur l’approche de Mario Beaulieu à son arrivée à la tête de leur formation politique), je déchante.

C’est quoi le mot…

Complexé ?

Je nous trouve parfois complexés.

Ou plutôt, tout simplement mêlés ?

Nous sommes mêlés, dans le sens de « se mêler »… de nos affaires. Mais surtout, dans le sens de se mélanger, « confondre certaines choses, les prendre les unes pour les autres ».

Est-ce que la bonne maîtrise et la protection de la langue française doit absolument se faire au détriment de l’apprentissage de l’anglais ?

Doit-on se sentir «colonisés» ou avoir honte, de vouloir que notre progéniture soit plus bilingue que nous le sommes en ce moment, citoyens de Québec ?

Doit-on haïr la langue de l’autre pour apprécier la sienne ? (Source)

Parfois, ce débat me met la langue à terre.

« Notre culture est-elle plus solide que notre langue ? La question choque, mais il faut se la poser. Que voulons-nous vraiment ? On se dote de lois pour protéger ce que beaucoup considèrent comme notre bien le plus précieux, on l’idolâtre, mais on se « contrecâlice » de la manière dont on la transmet. On chérit un trésor, mais que reste-il réellement dans le coffre ? Tout le paradoxe québécois est là : on veut… mais on veut pas. » – Marie-France Bazzo

Je continue de chercher, je l’ai sur le bout de la langue. Ma langue.

Mise à jour : Parlant « de mots pour le dire », Mathieu Bock-Côté qui manie bien la langue se commet dans une analyse du système médiatique qui entend – selon lui – définir Mario Beaulieu « avant qu’il ne se définisse lui-même ». À lire.

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