Un social-démocrate en colère

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».

La formule est apparue hier matin, à l’Assemblée nationale, de la bouche même du maire de Québec, en pleine audition concernant le projet de loi sur les retraites. Ce matin, l’expression revient par sa propre plume.

Elle n’a pas été choisie à la légère.

À l’Assemblée nationale, elle est venue vers la fin de son intervention. Aujourd’hui, elle coiffe le texte de son allocution…

Ses détracteurs auront beau le traiter «d’amuseur public», Régis Labeaume n’entend pas à rire. Il se campe sous le drapeau de la solidarité entre les classes sociales dans le dossier des retraites et ne décolère pas de «la nécessité de mettre fin à une profonde injustice sociale, fiscale et intergénérationnelle dont les contribuables québécois et notre jeunesse font les frais».

À la manière de Patrick Roy en série éliminatoire du temps de ses Remparts, Régis Labeaume ne craint pas de prendre la pression à la place des joueurs de l’équipe gouvernementale, évoluant sur la patinoire du projet de loi n° 3.

Cette stratégie a bien fonctionné, hier.

Ce matin, c’est lui que le «coach» de l’équipe adverse attaque, «ses joueurs» pouvant continuer de faire le travail, avec moins d’attention portée sur eux.

Il le répète à qui veut l’entendre…

«Je tiens d’ailleurs à rappeler que je peux en parler avec légitimité, car je me suis fait élire en novembre dernier avec un mandat clair de la population de Québec pour régler la situation des déficits de régimes de retraite.»

Social et démocrate, ce n’était pas assez, il fallait qu’il ajoute «en colère», comme dans «L’alouette en colère» du vénérable Félix.

La meilleure défense, c’est l’attaque.

Dans le contexte récent des événements à l’hôtel de ville de Montréal, le maire de l’autre bout de l’autoroute 20 voulait bien plus que simplement se montrer solidaire du maire Coderre, ce dernier essayant justement de contenir sa propre furie.

Les syndiqués ayant fait irruption dans le conseil municipal lundi soir avaient l’air de «soldats prorusses en Crimée», selon Régis.

Belle clip qui avait le potentiel de faire la une.

Loin de se contenter de «sa performance» en commission parlementaire, il lui fallait aller plus loin, et prendre le plus de pression possible.

Une grande partie de la joute publique se déploie dans l’espace médiatique, incluant les médias sociaux.

Aujourd’hui, les propos du maire Labeaume sont abondemment relayés dans la sphère publique et pendant ce temps-là, certains des intervenants ne communiquent plus.

En politique, on connaît l’importance d’y aller jour par jour.

Hier, en ce début des travaux parlementaires sur le controversé projet de loi n° 3, le clan Labeaume a gagné la journée.

Et le gouvernement avec lui.

Régis Labeaume se qualifie lui-même de social-démocrate en colère.

Mais le maire de Québec est avant tout EN MISSION.

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