Le champ de ruines péquistes

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».

La récente – et nième – sortie de l’ex-premier ministre du Québec Jacques Parizeau me parle beaucoup, à titre d’observateur pas-neutre-du-tout de la scène politique québécoise.

Celui qu’on appelle «Monsieur» dans les corridors du parlement à Québec estime que les souverainistes sont devant un «champ de ruines», tellement la confusion semble totale concernant la mise en oeuvre du pays imaginaire.

Je ne puis qu’être d’accord avec lui après avoir assisté de très près pendant l’année 2013 où j’étais à l’Aile parlementaire du deuxième groupe d’opposition, à la «performance» du parti de Pauline Marois. Le «wedge politics» préconisé au Parti Québécois (PQ) par l’utilisation du dossier identitaire à des fins électorales m’a complètement jeté à terre en terme de respect. Le comportement des derniers jours m’a ramené dans les mêmes eaux.

Autant j’ai senti dans le dossier de la langue avec le projet de loi 14 en 2013 que la négociation était intéressante et pouvait potentiellement porter certains fruits même si elle n’a pas abouti, autant la porte fermée à double tour à la négociation avec la CAQ pour que soit adoptée une charte des valeurs, dans l’honneur, a fini de me convaincre de la mauvaise foi du PQ. Les ruines du Parti Québécois, elle sont aussi dans le fait d’avoir complètement brûlé une bonne idée, celle de se donner des balises identitaires, après la mise sur une tablette du Rapport Bouchard-Taylor.

Le comportement de plusieurs des péquistes qui ont beaucoup investi dans la démarche référendaire en Écosse qui connaît actuellement son aboutissement me désespère encore davantage, si c’était possible.

Ce matin, on sait qu’au moins deux députés du PQ ont été vus dans un rassemblement de fin de parcours du camp du «oui» en Écosse (source et photo à l’appui). On a bien vu le PQ investir le peu de capital qui lui restait dans l’aventure référendaire écossaise. Les résultats étant ce qu’ils sont, la situation du PQ devient encore plus pathétique.

Non seulement ne s’occupent-ils pas des importants enjeux actuels du Québec réel en cet rentrée parlementaire 2014, ils se retrouvent aujourd’hui à se faire dire par Monsieur que le parti est à la dérive. Ils ne peuvent même plus se replier sur le fonds de commerce de la défense du Québec à l’international, ayant fait des fous d’eux-mêmes à Glascow.

J’ai lu hier la réplique de Jean-François Lisée aux propos de Jacques Parizeau et, clairement, Monsieur ne doit pas être très rassuré par les propos de son ex conseiller politique, aujourd’hui. Le plan Lisée est aussi alambiqué et pas clair que celui de Bernard Drainville.

Maintenant que les Ouellet, Péladeau, Cloutier et Traversy ont beaucoup misé sur une victoire du «oui» en Écosse, ils reviennent bredouilles. On essaiera de nous faire croire que le PQ est capable d’un minimum d’écoute des Québécois après ce dernier épisode où la tentative de récupération politique n’était même pas subtile. Même Sylvain Gaudreau qui affirmait récemment que «le peuple nous [le PQ] regarde, mais ne nous écoute plus» (source), n’est pas parvenu à ramener à l’ordre les troupes, occupées à faire de l’oeil aux Écossais. Ils ne comprendront jamais…

Les dirigeants du PQ n’écoutent qu’une seule et même chose : leur ambition d’être celui ou celle qui fera arriver le Grand Soir du Pays imaginaire, peu importe ce qu’en pense les Québécois. Je ne serais même pas surpris d’entendre parler de la Catalogne, au lendemain de la défaite du «oui» en Écosse.

Le champs de ruines du PQ n’est pas prêt d’être nettoyé, surtout pas par les péquistes actuellement en lice pour la succession de celle qui porte le gros du fardeau de ce gâchis. Comment Jean-Martin Aussant disait ça?

«Si j’étais militant péquiste, je souhaiterais aussi qu’on ne redonne pas au même équipage le Costa Concordia. Les naufrageurs «entourageux» seront toujours bienvenus comme passagers, mais pas trop près de la cabine du capitaine.» (source)

J’ai rarement écris sur le PQ sur ce blogue. Je sais que je suis sévère dans ce billet, mais les sparages des derniers jours ont achevé mes réserves à ne pas me commettre sur un adversaire politique qui a déjà un genou par terre.

Je reviens dès à présent à ma programmation régulière.

Mise à jour du 6 avril 2015: Jacques Parizeau récidive aujourd’hui.

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