Des excuses présidentielles…

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».

L’anecdote est plutôt savoureuse, mais elle témoigne peut-être des difficultés du président François Hollande à s’imposer, en ce moment. Même ses gestes les plus anodins semblent créer la controverse…

Un groupe de jeunes d’un lycée français à Angoulême tenait à saluer le président de la République qui se rendait dans une école primaire, à l’occasion de la présentation d’un troisième Plan Autisme. Ayant ainsi séché les cours pour voir François Hollande, Ludovic – 17 ans – a demandé (et obtenu) que le président lui signe un billet d’absence


Via le canal Twitter de Adrien Gindre – @agindre

Vendredi matin, la directrice du Lycée n’entendait pas à rire; elle aurait confisqué l’original de la signature présidentielle, selon ce que rapporte certains médias (1, 2, 3). L’adolescent a raconté avoir été convoqué par la direction, s’étant fait dire «qu’il n’aurait pas fallu faire ça». La responsable du Lycée a exigé de lui remettre l’original et le jeune garçon s’est exécuté.

Il semble que la proviseure ait estimé que l’histoire «prenait trop d’ampleur et qu’il ne fallait pas qu’il y ait de photos et de vidéos»…

«Des réticences qui ne freinent en rien les ardeurs des lycéens, bien décidés à fêter leur petite notoriété et surtout cette signature trop tôt disparue. Jeudi soir, Ludovic a déjà sabré le champagne avec ses parents. Et partagé l’événement sur Facebook. « On va s’en souvenir longtemps. On pourra le raconter à nos enfants ».» (source)

«L’excuse, aussi présidentielle soit-elle, n’a été que très moyennement appréciée».

Sur le Web actuellement, l’histoire est en voie de devenir virale.

Ce qui m’intéresse dans cette anecdote se trouve du côté de la fracture entre l’école et la société.

Quoi de plus naturel que de «partager» à son entourage «deux-point-zéro» l’événement ?

Il faut d’abord se souvenir que la petite Alanah Poullard avait demandé à peu près la même chose au président des Etats-Unis en septembre 2013. Ce cliché du photographe officiel de la Maison Blanche Pete Souza avait immortalisé la scène…


Source : http://www.whitehouse.gov/photos-and-video/photogallery/september-2013-photo-day

Il ne me semble pas que le geste ait engendré la même réaction de la direction de l’école à l’époque, mais on parle ici du primaire et des États-Unis.

Comment expliquer la réaction de la proviseure qui, ainsi médiatisée, ne pourra que compliquer quelque chose d’assez simple, finalement : une autorité légitime motive l’absence d’un élève, convaincue que la portée de son geste fera consensus.

L’école française est-elle devenue à ce point rebelle, par rapport au pouvoir politique ?

Y aurait-il dans la culture française un rapport avec l’autorité qui nous permettrait de trouver une explication à ce mot d’absence présidentielle confisqué ?

Est-ce qu’il faut plutôt chercher du côté de la cote de popularité personnelle de François Hollande ?

En ce début de longue fin de semaine, on me permettra de traiter légèrement de ce sujet – en tout respect pour mes cousins – en me demandant tout simplement si l’école française ne se prendrait pas un peu trop au sérieux ?

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