Le moment PKP du Parti québécois

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section du blogue des «spin doctors».

L’expression n’est pas de moi, mais plutôt de Jean-François Lisée. Utilisé pour une première fois le 21 janvier dernier le jour de l’annonce de son retrait de la course à la chefferie, le qualificatif est lourd de sens…

« Le Parti québécois veut vivre son moment Pierre Karl Péladeau jusqu’au bout. Il faut l’accepter et souhaiter que ce moment nous mène à des victoires. »

Loin de se rallier au meneur Pierre Karl Péladeau, le député de Rosemont aurait voulu l’embêter pour la suite de son parcours qu’il n’aurait pas pu trouver meilleure formule. Après tout, un « moment », c’est un interval de temps plutôt court, voire éphémère.

Presque quatre mois plus tard, on a oublié M. Lisée, mais le Parti québécois est fin prêt à commencer son aventure avec PKP à sa tête.

Aujourd’hui, en gentlemen, le Premier ministre Couillard a poliment remercié Stéphane Bédard pour sa contribution à titre de chef parlementaire… tout le monde a bien hâte de passer aux choses sérieuses.

Je ne souhaite pas prendre un ton trop grave dans ce premier billet du blogue des « spin doctors », mais je crois vraiment que l’arrivée de Pierre Karl Péladeau en tant que chef marquera l’histoire du parti fondé par René Lévesque.

De fait, avec son légendaire poing en l’air «pour faire du Québec un pays», PKP a déjà beaucoup marqué le paysage politique du PQ puisqu’il a précipité le départ de la première femme à avoir dirigé un gouvernement à Québec.

Philippe Couillard est de ceux qui se réjouissent de voir un Parti québécois maintenant mené par un homme qui ne souhaite pas devenir le premier ministre d’une province.

La situation est maintenant claire comme jamais elle ne l’a été et le Parti libéral en a des frissons. Le bon vieux sujet de la question nationale reste au centre de l’échiquier politique et il est convaincu que cela assure presque une autre décennie de gouvernements libéraux.

La Coalition avenir Québec a normalement tout à perdre d’une nième période politique où un seul sujet serait à l’agenda des électeurs.

Sauf que cette fois, pas de gouvernance souverainiste, pas de conditions gagnantes, ni d’étapisme à la sauce « cage aux homards »… le va-tout de l’indépendance est la cible.

On saura bien avant l’automne 2018 si l’humeur des Québécois est du type Rambo. Après tout, le PQ s’est doté d’un chef de guerre

Certains péquistes pourraient avoir moins envie de rejouer dans le même film, cette autre fois, d’autant que le héraut n’a absolument pas le droit de perdre le pays et qu’il prendra tous les moyens pour y arriver.

C’est que l’incontournable PKP prendra toute la place dans SON parti.

Il y a fort à parier que Martine Ouellet (qui a mené une bonne campagne dans les circonstances) pourra avaler toutes les couleuvres d’un parti qui s’éloignera nécessairement de la verte gauche sous PKP, si le chef maintient le pied sur l’accélérateur du Québec-Pays.

Bernard Drainville a déjà prouvé tout son talent pour ce faire.

Reste Alexandre Cloutier qui a incarné à lui seul le changement et le renouveau au PQ. Ce sera à lui et à ceux qu’il a accueillis de nous dire…

Si François Legault a pu être nerveux lors de l’arrivée de PKP dans Saint-Jérôme, le temps lui a prouvé depuis qu’il pouvait garder le cap sur le développement économique, le nationalisme d’ouverture et la défense des contribuables.

Demain soir, le moment Pierre Karl Péladeau du Parti québécois commence.

Et il n’y a pas qu’à la CAQ qu’on se dit que ce n’est qu’un mauvais moment à passer…

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