Étirer le plaisir…

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section du blogue des «spin doctors».

L’honorable Denis Lebel était de passage à Québec hier et il nous a quasiment annoncé que la prochaine campagne électorale sera longue et devrait débuter officiellement très bientôt. À vrai dire, on a autant besoin d’entendre parler de politique fédérale en août que d’un mal de dents, mais bon… puisque «la loi le permet» !

Cette loi électorale votée en 2007 prévoit que nous nous rendrons aux urnes le 19 octobre et que la campagne doit durer au moins 37 jours. Mais elle ne dit rien sur la durée maximale.

L’écart est tellement grand dans «le trésor de guerre» accumulé par les partis fédéraux pour les élections que le parti au pouvoir (qui décide de la date du début des hostilités) serait bien fou de ne pas en profiter. «Les rapports financiers de 2014 de chacune des 338 circonscriptions du pays disent que les actifs du PCC s’élevaient à plus de 19 millions de dollars à la fin de l’année. C’est plus que ceux des libéraux, des néo-démocrates, des verts et des bloquistes réunis» (source)».

Je ne me plains pas, j’adore les campagnes électorales.

Je soupçonne d’ailleurs mes concitoyens de beaucoup plus aimer ces moments qu’ils ne veulent bien l’admettre dans les fameux «vox pop». Mais en pleines vacances, en maillots de bains sur le bord de la piscine, j’avoue que le brave politicien venu distribuer la bonne parole pourrait parfois frapper un noeud, dans son porte-à-porte.

Dans les faits, c’est la permission de dépenser plus que les autres que les conservateurs cherchent, pas vraiment d’étirer le plaisir de présenter plus longuement chaque ligne de leur programme.

Si c’était le cas, ils n’auraient pas refusé à l’avance de participer au débat organisé par le consortium des médias.

Faudrait-il pour autant décrier ce déclenchement hâtif de la campagne fédérale ?

Je ne crois pas.

Nous sommes déjà en campagne depuis le printemps et peu importe vraiment le moment du signal du départ technique, tout ce que font les politiciens est actuellement interprété selon l’agenda des élections du 19 octobre prochain.

Pour ce qui est de ce fameux pouvoir de dépenser, rien n’est moins certain que dépenser beaucoup plus que les autres assure à tout coup un meilleur résultat aux urnes, mais les troupes de Stephen Harper ont le droit de le penser.

L’important demeure de pouvoir disposer d’un minimum de fonds pour pouvoir mener une campagne digne de ce nom et il semble admis que tous les partis ont les moyens de leurs ambitions.

Dépassé un certain seuil, une formation politique s’expose à passer pour vouloir «acheter» des votes et aucun parti – dans une course serrée – ne veut s’ajouter une telle hypothèque.

Le chroniqueur que je suis accepte d’emblée qu’on étire son plaisir de commenter une course qui s’annonce très mouvementée, à condition que ce soit à temps partiel pour encore quelques jours, déclenchement officiel ou pas !

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