La sous-scolarisation des jeunes fait mal

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section « blogue ».

Plus d’un jeune de 15 à 19 ans sur cinq ne va pas à l’école et ainsi, ne pourra probablement pas acquérir les compétences requises pour s’intégrer au marché du travail, selon des chiffres de 2012 publiés par le Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal dans son bilan 2015. Ainsi, le Québec est dans le haut d’un classement peu enviable d’endroits dans le monde où une proportion importante de la population se retrouve en bas âge en marge du système d’éducation.

Les travaux des chercheurs Jonathan Deslauriers, Robert Gagné et Jonathan Paré ont attiré l’attention des médias en ce début de semaine. Le Journal a insisté sur le fait que l’éducation ne constituait pas la priorité des gouvernements avec le temps et La Presse+ a porté son attention sur une des mesures suggérées pour changer la donne, celle qui consiste à rendre l’école obligatoire de la maternelle dès l’âge de 4 ans jusqu’à 18 ans.

Le graphique 21 du document publié par les chercheurs est éloquent sur le phénomène de la sous-scolarisation des jeunes Québécois…

À l’inverse, le Québec est dernier de classe en ce qui concerne le taux de fréquentation en formation professionnelle (temps plein/partiel) parmi les 15-19 ans. Pendant que l’Italie mène ce classement (fichier .xlsx) avec un score de 41,8%, le Québec est à 5,9% (des chiffres de 2012).

« Ces résultats laissent présager que soit la formation professionnelle au secondaire est peu valorisée et considérée comme de l’enseignement de dernière chance, ou alors que la formation professionnelle n’est tout simplement pas accessible aux jeunes de moins de 20 ans » (p. 47 du même document).

La septième édition de l’étude Productivité et prospérité au Québec du Centre du même nom des HEC Montréal identifie donc un des défis du gouvernement, s’il est sérieux dans « l’élaboration d’une véritable politique de développement économique » pour le Québec : faire de l’éducation SA mission prioritaire.

Rien n’est moins certain puisqu’il a souvent été démontré que bien d’autres priorités passent devant l’éducation dans le gouvernement actuel.

L’autre défi relevé par les chercheurs touche également l’éducation, mais dans une dimension qui interpelle tous les acteurs du domaine : « implanter durablement une culture de l’innovation ! »

Quatre actions précises devraient selon les auteurs permettre au Québec « d’appuyer plus efficacement les entreprises en y consacrant moins de ressources ».

  1. Réduire le recours à l’aide fiscale au profit de l’aide budgétaire;
  2. Cibler davantage les PME;
  3. Mieux paramétrer l’aide octroyée afin qu’elle atteigne des cibles précises;
  4. Mettre en place un processus systématique d’évaluation afin de pouvoir ajuster périodiquement les interventions du gouvernement en s’appuyant sur des mesures d’efficacité tangibles.

Le retard « qui caractérise l’économie du Québec » ne pourra être rattrapé sans que l’innovation et l’éducation deviennent la priorité de nos gouvernants !

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