La distraction de trop

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section du blogue des «spin doctors».

Pendant que le gouvernement s’occupait de gérer « l’affaire Hamad », bien d’autres préoccupations ont été laissées pour compte. Philippe Couillard a connu une bien mauvaise semaine…

Des périodes de questions monopolisées par un seul sujet, des annonces importantes qui sont complètement passées inaperçues… et des problèmes qui surgissent de partout. Sam Hamad a eu beau réaliser qu’il était devenu une grosse distraction, le mal est fait.

Les infâmes enveloppes dédiées
En éducation, la main droite ne sait pas du tout ce que fait la main gauche. Pendant que le budget Leitão prévoie l’injection dans les écoles de nouvelles sommes d’argent qui doivent être dépensées dans un cadre restreint, le ministre de l’Éducation continue en commission parlementaire de clamer haut et fort qu’il souhaite donner aux établissements scolaires toute la latitude voulue pour vraiment répondre aux besoins.

Un «cadeau» tellement empoisonné pour les équipes-école que la grogne a forcé Sébastien Proulx à corriger le tir: «Les besoins varient d’une école à l’autre. Il ne faut pas faire de mur à mur».

«C’est comme donner de l’argent à quelqu’un qui a faim et de le forcer à s’acheter des vêtements», avait dénoncé Jean-François Roberge de la CAQ.

Bien hâte de voir comment ça se traduira dans les règles budgétaires des établissements. Le risque qu’il y ait encore une augmentation de la bureaucratie pour réguler l’octroi de ces fonds est grand.

Pendant ce temps-là, on ne sait plus du tout où le gouvernement s’en va avec le projet de Loi sur la gouvernance scolaire. La Fédération des commissions scolaires donne l’impression d’imploser et est larguée par la Fédération des comités de parents qui préfèrent la vision des directions d’école.

La consultation particulière en commission parlementaire est terminée et bien malin celui qui pourrait prévoir la suite des évènements.

La seule certitude est que la rentrée scolaire de cet automne se fera dans le même floue artistique.

Corriger un tir dont on ne connaît pas la cible risque de causer beaucoup de dommages collatéraux.

Encore des emplois perdus
Les nouvelles n’étaient pas meilleures du côté de Statistiques Canada ce matin. Les pertes d’emplois se comptent en milliers.

Sur le sujet de notre capacité à transformer notre économie par le virage numérique, la critique la plus sévère est venue de France: «Le plan québécois pour une économie numérique ressemble à s’y méprendre à un plan de soutien à l’innovation… des années 90».

Les chauffeurs de taxi sont encore dans une dynamique de protestation et les cyberacheteurs québécois dépensent leur argent encore trop souvent hors du Québec.

Sans plan global, les pertes d’emplois continueront de mettre de la pression sur l’économie du Québec et comme en éducation, on corrigera le tir par des mesures à la pièce.

Ce gouvernement est en train de devenir lui-même une distraction.

Il attire notre attention sur les effets de son manque de planification, alors qu’il y aurait tant à faire pour construire le futur.

Toutes ces énergies passées à débattre sur le thème de l’intégrité (affaires Normandeau-Côté / Hamad) ne sont pas disponibles pour se rassembler et regarder vers l’avant.

La semaine qui se termine constitue la distraction de trop !

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