La sagesse des enseignants du Québec

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section blogue.

Il n’y a pas qu’une façon d’être enseignant au Québec et c’est très bien ainsi…

Je suis rassuré par la prise de parole de plus en plus libre d’enseignants qui s’expriment en dehors de leur syndicat ou de leur patron. J’assiste depuis quelques années à la montée en puissance des réseaux d’enseignants qui développent de nouvelles solidarités à l’aide des moyens modernes de communiquer, en asynchrone.

Je devrais plutôt écrire « enseignantes » parce qu’une bonne majorité de femmes composent le groupe.

Reste qu’il y a un mouvement des plaques tectoniques en éducation et c’est en grande partie le lot de ces femmes et de ces hommes qui font de la classe un lieu de passion ou s’exerce l’effort et survient les découvertes, à chaque jour d’école.

La validité des examens uniques en provenance du ministère
Ce n’est pas la première année qu’un débat sur les façons de faire du ministère de l’Éducation éclate au grand jour. Celui de cette année concerne l’examen de mathématiques de 6e année, mais en juin 2014, ce sont tous les examens de 4e année du primaire en lecture qui sont passés dans le tordeur.

Je le disais dans une récente chronique radio sur les ondes de BLVD 102,1 FM, en évaluation des apprentissages on a encore beaucoup de croûtes à manger et l’approche qui consiste à privilégier le bon sens des enseignants qui mesurent dans l’agir au quotidien est probablement la meilleure des pistes à suivre.

Je prends à témoin cet extrait du témoignage d’un enseignant de 6e année…

« Si on commençait à dire tout haut ce que l’on pense sans avoir peur d’être jugé, on apprendrait que la majorité des enseignants ne respectent pas les instructions de passation des examens, soutient un autre professeur de 6e année, soulagé. Parce qu’on sait ce que nos élèves valent, on se désole de les voir paniquer ou bloquer devant un examen nouveau genre à la fin de l’année. Forcément, on les aide. »

Un copain qui écrivait récemment sur le sujet n’en revenait pas – à raison – de l’incurie du ministère, résigné à annuler une partie de l’épreuve ministérielle, dépassé par les événements.

Imaginez… cette année on a mis la faute sur les réseaux sociaux, « cette nouvelle réalité » qui exige « d’adapter nos façons de faire ».

J’étais directeur d’école quand on a monté avec des enseignants imaginatifs, en 2003, un nouveau programme où chaque élève de 5e et 6e année disposait de son propre blogue.

En 2016, le ministère parle encore de « nouvelle réalité » pour justifier leur manque de bol. J’aime bien la réaction de Clément…

« Il faut arrêter de plaider (même de bonne foi) la surprise devant la vitesse de transformation de la société. Il faut commencer à s’y intéresser. Vraiment. Et y mettre ressources et efforts en conséquence. Si on veut vraiment éduquer, aider et accompagner les jeunes, il faut d’abord comprendre le monde dans lequel ils vivent et se développent. »

Et en ce domaine, plusieurs enseignants sont drôlement en avance, surtout si on compare avec le ministère supposé attirer l’attention vers les pratiques exemplaires.

Des enseignants passionnés
Encore cette année, le Journal a trouvé par l’entremise des recommandations de 1 000 lecteurs, plusieurs enseignants qui sont représentatifs de ceux qui réussissent à impressionner. On ne leur donne « pas toujours le crédit qui devrait leur revenir», à eux et à plusieurs.

Voici donc ces textes parus dans les derniers jours qui montrent la diversité des approches qui visent toutes à conserver un lien privilégié avec ceux dont ils souhaitent favoriser les apprentissages :

Si vous étiez ministre de l’Éducation, que changeriez-vous?
Il convient de féliciter la journaliste Daphnée Dion-Viens pour ces multiples portraits d’enseignantes et d’enseignants. À chaque occasion, elle a demandé aux profs de se placer dans la posture du plus haut dirigeant en éducation au Québec et d’identifier un changement important d’orientation.

J’ai particulièrement aimé cette réponse de Isabelle Denis: « De quelle façon le gouvernement peut-il amener les enseignants à se requestionner davantage, à continuer de se former? ».

Un ministère de l’Éducation moins donneur de réponses.

Un ministère de l’Éducation qui force le questionnement, qui porte à se perfectionner.

On en rêve…

Tags:
0 Commentaires

Laisser une réponse

Contactez-moi

Je tenterai de vous répondre le plus rapidement possible...

En cours d’envoi

Si les propos, opinions et prises de position de ce site peuvent coïncider avec ce que privilégie le parti pour lequel je milite, je certifie en être le seul éditeur. - ©2022 Thème KLEO

Vous connecter avec vos identifiants

ou    

Vous avez oublié vos informations ?

Create Account

Aller à la barre d’outils