Pour battre Trump : comprendre comment il peut gagner

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section du blogue des «spin doctors».

Pour voter Trump, on n’a pas besoin de bien connaître Trump, ni même de suivre sa campagne. On a seulement besoin de faire partie d’un réseau de personnes qui croient que voter pour lui c’est envoyer le bon message à ceux qui ne nous prennent pas vraiment au sérieux.

Il est bien possible que vos amis ou les membres de votre famille ne soient pas des experts en politique. C’est le cas de la grande majorité d’entre nous.

Il n’en demeure pas moins que généralement, ces personnes de votre entourage proche prennent vos intérêts à coeur et c’est ce qui compte le plus. Ils vous aiment… eux !

Dans cette période où on se méfie de plus en plus des élites et même, des experts… on a tendance à placer notre confiance dans les gens qu’on connaît bien.

À travers les médias, tout est trouble. Beaucoup de bruit, pas de signal clair.

Et tous ces attentats meurtriers ont l’air d’amplifier le bruit et créer le chaos.

Que dire de nos institutions qui donnent l’impression de nous lâcher quand on aurait besoin d’elles ?

Comment s’y retrouver ? Plusieurs se débranchent des moyens usuels de se tenir informés, ne serait-ce que pour retrouver « la paix ».

Aux États-Unis du moins, la somme des personnes qui ont actuellement perdu la confiance dans la capacité des institutions de les soutenir en cas de grands besoins semble en augmentation. Le nombre de ceux qui se sentent floués par les médias, les élites ou les experts augmentent sans cesse.

Je l’écrivais récemment, « plus les électeurs sont en colère et plus leur envie de voter pour Donald Trump augmente ».

Et ça se traduit dans les réseaux puisque c’est véritablement là que l’entourage construit son influence dans cette période trouble.

« Lorsque l’état d’esprit qui prévaut est anti-élite et anti-autorité, la confiance dans les grandes institutions – incluant les médias – commence à se désagréger. » – Katherine Viner via Harold Jarche

Si vous doutez encore de l’influence que peut avoir un entourage par les réseaux, je suggère la lecture de ce billet de Martin Lessard, un collègue versé dans l’utilisation des médias sociaux et dans les usages d’Internet, « De quelle communauté de notifications êtes-vous? » Les effets de réseau ne sont pas des phénomènes récents, mais l’arrivée des plateformes de réseautage social (Facebook, Twitter, YouTube, etc.) a modifié la configuration de l’influence d’un réseau de l’image A vers l’image B…

Si vous faites partie d’une « communauté de notifications » qui incite à voter Trump, il y a de fortes chances que cela influence votre préjugé favorable envers ce dernier, sans véritablement avoir besoin de vous informer davantage de son programme, de ses intentions ou sur qui il est.

C’est ce qui fait dire au penseur/consultant Harold Jarche que « Nous sommes le média » (We are the media).

Le média qui peut agir pour que Donald Trump remporte la prochaine élection aux États-Unis, ce sont les électeurs américains eux-mêmes qui exercent actuellement par leurs capacités d’influencer leur entourage une force considérable sur l’issu du vote.

Mon collègue sur ce blogue qui couvre actuellement la convention des deux principaux partis avec qui il faudra composer pour le choix du prochain président des États-Unis livre dans son billet d’aujourd’hui une analyse fine du discours d’hier soir de Barack Obama.

L’orateur hors catégorie qu’est le Président Obama a ému bien des journalistes et des gens de communication par sa verve et la précision chirurgicale de ses attaques.

Mais la question qu’il faudra se poser reste de savoir si cette performance aura pu contribuer à changer la perception de ceux qui influencent les réseaux d’électeurs par leur notification. Vous savez ces beaux frères et belles soeurs ordinaires qu’on écoute moins pour leur expertise que parce qu’on est convaincu qu’ils prennent nos intérêts à coeur…

Si jamais cette élection du 8 novembre 2016 devient une sorte de référendum à savoir s’il convient ou non de passer un message aux élites par l’élection de Donald Trump, je prédis que certains stratèges vont s’arracher les cheveux pour mieux comprendre le fonctionnement des réseaux d’influence sur Internet et des « communautés de notifications ».

Les démocrates sont «all in» titre Claude Villeneuve.

Ont-ils mis toutes leurs billes dans le bon panier ?

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