Québec et Montréal, accros à leurs festivals

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ». Il reprend une chronique publiée dans les versions imprimées du Journal de Québec / de Montréal.

La désindustrialisation a forcé les grandes villes à se tourner vers la créativité et la culture pour repositionner leur économie, par le biais du tourisme en particulier. Montréal et Québec sont devenues de grandes villes de festivals, au point où c’est maintenant la culture qui y crée une grande proportion de la richesse.

Un grand festival, c’est d’abord une grande fête. Et on festoie de plus en plus souvent au Québec…

Le Festival international de jazz de Montréal (FIJM), qui se termine dimanche, et le Festival d’été de Québec (FEQ), qui commence ce jeudi, sont les figures de proue d’événements d’envergure qui redéfinissent le caractère de la métropole et de la capitale. Ils contribuent à attirer les touristes et à recréer du lien social entre les citoyens, ce qui les porte à consommer davantage. Le sentiment d’appartenance passe par la perception de réussite de ces deux grands festivals, d’où ce lien de dépendance qui s’est construit, petit à petit.

Pour la culture
Un mouvement pousse pour que la culture soutienne la consommation, finalement. Les industries culturelles, par les spectacles, la musique, les médias, le tourisme et le divertissement, viennent renforcer l’économie des grandes villes. Expo Québec 2014 a abandonné la majeure partie de son secteur agricole, mais présente le groupe émergent Half Moon Run… C’est tout dire!

À Québec, l’édition 2013 du FEQ compte sur un budget total de 21 M$, dont 15 % viennent d’argent public, 20 % du privé et 65 % de revenus autonomes. À Montréal, le FIJM de 2012 montre un budget de 33 M$ et les mêmes 15 % d’argent public (45 % du budget vient du privé et 40 %, des revenus autonomes). Les deux événements aux modèles d’affaires différents se targuent de générer de fortes contributions en valeur ajoutée (PIB) pour le Québec et, dans les deux cas, génèrent plus de 10 $ pour chaque dollar de subvention qu’il reçoit.

Les festivals remportent de grands succès de fréquentation et leur programmation donne le sentiment de «vivre du spectaculaire». Les festivaliers s’enrichissent d’émotion et parlent abondamment du plaisir à y participer! Les dirigeants de Québec et de Montréal savent qu’ils entendront parler toute l’année de ce qui se sera vécu lors de leur grand festival.

Les artistes y trouvent-ils leur compte?
Le circuit des festivals met en valeur les artistes, mais il faut se demander jusqu’à quel point il sert bien leur carrière sur une année complète. Dans un marché de l’offre culturelle où beaucoup de choses convergent vers l’été, les villes de Québec et de Montréal font-elles le plein des dollars culturels des entreprises et des citoyens au point où la source se tarit le reste de l’année? J’aimerais pouvoir lire des études sur ce sujet. (Ajout : En attendant, lire cet article de Isabelle Porter, au Devoir)

La gratuité des spectacles aux festivals nuit-elle?
L’appel récent de Gregory Charles au fait que l’événement Mondial Loto-Québec de Laval souffrirait des nombreux concerts gratuits à Montréal et à Québec vaut la peine d’être étudié de plus près. Je poursuivrai la réflexion sur l’impact des festivals dans les villes et villages sur mon blogue dans les prochains jours.

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