La leçon d’Eugenie Bouchard

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».

De Matane où je suis ce soir, la défaite d’Eugenie Bouchard contre l’américaine Shelby Rogers à la Coupe Rogers (0-6, 6-2, 0-6) paraît terrible, mais elle constitue une sorte de passage obligé, dans les circonstances.

Plusieurs facteurs militaient pour un tournoi difficile à Montréal pour la septième joueuse mondiale qu’elle est devenue, récemment.

En congé de situation de match depuis la finale de Wimbledon, Eugenie n’était pas prête à briller parmi les meilleures. Sur le court central du stade Uniprix, la pression ce soir était similaire à celle d’une finale d’un grand chelem, sans l’adrénaline et la préparation requise. Bien consciente des attentes que les organisateurs de la Coupe Rogers entretenaient pour elle, la nouvelle vedette de la WTA devait jouer dans un nouveau contexte qu’elle n’a jamais connu : l’obligation de gagner.

Les réactions des supporteurs ont été à la hauteur puisque la foule de Montréal a fait sentir son support, même dans les moments où rien n’allait pour Eugenie. Bravo.

De ma chambre d’hôtel, je viens d’écouter en direct à la télé la conférence de presse d’après partie et, bien sûr, l’athlète est déçue. Qui ne le serait pas, dans les circonstances.

On pourra questionner l’horaire des dernières semaines, mais la réalité, c’est que Eugenie est montée très rapidement dans la hiérarchie du tennis et cette Coupe Rogers arrivait trop vite dans son cheminement. Tout jouait contre elle ce soir.

Elle aurait pu bénéficier d’un tirage qui lui aurait offert n’importe quelle joueuse, le résultat aurait été le même.

La leçon va porter.

À partir de maintenant, Eugenie sait qu’elle doit toujours gagner, elle n’est plus «l’underdog» qu’elle était. La défaite de ce soir est difficile à prendre, mais elle permettra à la Québécoise de perdre un peu de sa naïveté, pour mieux s’ajuster à sa nouvelle réalité de superstar du tennis.

Son coach Nick Saviano, un vieux routier du tennis, devait être bien fier de voir qu’elle n’était pas brisée au terme de la difficile soirée qu’elle venait de vivre.

Elle était juste assez choquée (et en maîtrise de ses émotions) pour qu’on puisse la voir rebondir dès les prochaines semaines.

Une leçon d’humilité, toutes les jeunes athlètes douées comme Eugenie en ont bien de besoin. Tant mieux que ce soit arrivé plus tôt que tard…

N.B. Pour ce qui est de la Coupe Rogers et du reste de la semaine à Montréal, je prie actuellement pour que Stéphanie Dubois remporte son duel. Le tournoi aura besoin d’une journée de plus avec une Québécoise encore en vie. Elle joue une troisième manche actuellement (22 h 40). Sinon, il faudra se rabattre sur Milos et Toronto.

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